Procès Lionnet : la victime a été frappée peu avant sa mort, selon l'accusé

Le procès du couple de Français vivant à Londres se tient jusqu'au 11 mai.
Le procès du couple de Français vivant à Londres se tient jusqu'au 11 mai. © AFP
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avec AFP , modifié à
A son procès pour le meurtre de Sophie Lionnet, Ouissem Medouni a raconté comment sa compagne avait frappé la jeune fille au pair française peu avant sa mort. 

Sabrina Kouider a frappé Sophie Lionnet quelques jours avant sa mort en septembre 2017, a raconté mardi son compagnon, accusé d'avoir tué avec elle la jeune fille au pair française qu'ils employaient à Londres. Le Français Ouissem Medouni, 40 ans, dormait dans son logement du sud-ouest londonien un matin, "peut-être le mercredi" 13 septembre, quand il a été réveillé par des cris de Sophie. "Elle était assise dans un coin de la cuisine et Sabrina la frappait avec un câble électrique", a-t-il dit devant la cour criminelle de l'Old Bailey. 

Sa compagne persuadée d'un complot. Il a stoppé sa compagne de 35 ans, la qualifiant de "folle", et conduit la fille au pair de 21 ans jusqu'à la chambre des enfants où elle avait son lit : "Elle n'allait pas bien." Sabrina Kouider était persuadée que la victime avait comploté avec le père d'un de ses deux enfants pour droguer et abuser sexuellement des membres de la famille. Ouissem Medouni a expliqué mardi avoir fini par croire à ces accusations portées par sa compagne, qu'il avait dans un premier temps tenté de tempérer lors d'interrogatoires que le couple faisait subir à la victime pour tenter de la faire avouer.

"De gros bleus". Ce matin-là, pensant avoir réussi à calmer Sabrina, il est sorti prendre un café dans un parc tout proche. "J'avais besoin de prendre l'air et de sortir de cette maison de fous. C'en était trop." Il reçoit alors un coup de fil de Sabrina Kouider, paniquée et en pleurs. "J'ai couru aussi vite que je pouvais parce que je pensais au pire, qu'elle était morte", a-t-il témoigné en évoquant Sophie Lionnet. A son arrivée, la jeune fille était allongée sur le dos en sous-vêtements, dans une baignoire remplie d'eau. Consciente et les yeux "ouverts", elle avait "de gros bleus" sur "les jambes, les bras, la poitrine, pas le visage".

"Elle ne lâche pas". "Elle marchait avec difficulté" quand ils l'ont sortie du bain, mais l'accusé n'a pas appelé de médecin de peur que sa compagne perde la garde des enfants. Après ces violences, les interrogatoires ont repris le dimanche 17 septembre, selon Ouissem Medouni. "Quand elle a quelque chose en tête, elle ne lâche pas", a-t-il dit à propos de Sabrina Kouider. Trois jours plus tard, le 20 septembre, les pompiers avaient retrouvé le cadavre carbonisé de Sophie Lionnet dans le jardin du couple de Français, son corps présentant de multiples fractures. Lundi, lors du premier jour de son audition, Ouissem Medouni avait exprimé des remords de ne pas l'avoir renvoyée chez elle après une première agression physique en juillet 2017 par sa compagne.