Primaires américaines : ce qu’il faut savoir sur le nouveau "super mardi"

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Cinq Etats votent mardi pour les primaires américaines du côté des démocrates et des républicains.

Un nouveau "Super Tuesday" ! Mardi (dans la nuit de mardi à mercredi, heure française), les habitants de cinq Etats américains pourront participer aux caucus et primaires américaines, côté républicain et démocrate. Une journée annoncée comme "monumentale" que Donald Trump espère transformer en plébiscite.

La Floride, la Caroline du Nord, le Missouri, l'Ohio et l'Illinois accorderont mardi leurs délégués pour les conventions d'investiture démocrate et républicaine de juillet. Chaque candidat espère ainsi grossir son nombre de délégués pour atteindre la majorité absolue requise (1.237 chez les républicains, 2.383 chez les démocrates).

Un enjeu de taille chez les républicains. Le scrutin de mardi, surnommé "super mardi 2" après celui du 1er mars, sera d'autant plus conséquent chez les républicains que trois Etats (Floride, Ohio, Illinois) attribueront la totalité de leurs délégués à l'homme qui sera arrivé en tête, quel que soit son score.

La Floride attribuera donc 99 délégués, l’Illinois, 69 et l’Ohio 66. De quoi donner une large avance à Donald Trump s’il remporte le scrutin, ou quelques espoirs à Ted Cruz, principal challenger du milliardaire américain. cependant, même si Donald Trump l'emportait partout mardi, il n'atteindrait pas mathématiquement le seuil de délégués requis. Mais son avance pourrait être trop grande pour être rattrapée.

La survie des "petits". Le sénateur de Floride Marco Rubio jouera, lui, son va-tout à domicile. Il s'est lancé dans une campagne effrénée et va tenter l'impossible malgré des sondages défavorables. Avec 163 délégués contre 460 pour Trump, Marco Rubio pourrait remonter à 262 délégués s’il remporte la Floride.

Même scénario dans l'Ohio où c'est le gouverneur, John Kasich, qui joue sa survie. Comme pour Marco Rubio, une défaite ici serait un désaveu pour le candidat, bon dernier des primaires, avec 63 délégués, qui n'aurait plus qu'à se retirer.

Reste le sénateur du Texas Ted Cruz, un ultra-conservateur issu du Tea Party, champion de la droite religieuse, qui mène la résistance la plus crédible contre le promoteur immobilier et croit possible de le vaincre dans un match à deux. Ted Cruz compte pour le moment 369 délégués, soit 91 de moins que Trump.

Se bâtir une grosse avance chez les démocrates. La journée s'annonce moins décisive chez les démocrates. Hillary Clinton est la mieux placée avec 766 délégués contre 551 pour le sénateur du Vermont Bernie Sanders, auxquels s'ajoutent près de 500 "super délégués", des élus et responsables démocrates qui voteront à la convention et ont déclaré leur soutien pour l'ex-secrétaire d'Etat. Dans les 23 consultations tenues à ce jour, Hillary Clinton a gagné 14 fois, mais ses victoires se concentrent dans le Sud historique où les Noirs lui ont démontré un soutien indéfectible.

Ailleurs, dans les plaines du Midwest ou la région industrielle des Grands Lacs, le socialiste démocrate, Bernie Sanders, a arraché des victoires grâce au vote des jeunes et au vote "blanc". Son discours protectionniste a fait mouche dans le Michigan, coeur de l'industrie automobile.

Chaque camp martèle cependant qu'aucun vainqueur démocrate n'émergera avant plusieurs mois. Il faudra sûrement attendre les primaires de juin pour être fixé. Tout l'enjeu de mardi, et de chaque échéance ultérieure, sera de bâtir une avance insurmontable.