Présidentielle Costa Rica : un pasteur évangélique en tête du 1er tour

Costa Rica, Fabricio Alvarado crédit : JORGE RENDON / AFP - 1280
Fabricio Alvarado a remporté 24,9% des voix dimanche soir © JORGE RENDON / AFP
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avec AFP , modifié à
Fabricio Alvarado, un pasteur évangélique de 43 ans farouchement opposé au mariage homosexuel, grand enjeu de cette élection présidentielle, est arrivé en tête du premier tour dimanche.

Le pasteur évangélique Fabricio Alvarado est arrivé en tête dimanche du premier tour de l'élection présidentielle au Costa Rica, selon des résultats partiels, et poursuivra sa croisade anti-mariage gay lors du second tour le 1er avril.

En tête du premier tour. Selon ces résultats portant sur 75,1% des bureaux de vote, Fabricio Alvarado, du parti Restauration nationale (évangélique), a remporté 24,9% des voix, suivi de l'ancien ministre Carlos Alvarado (sans lien de parenté avec Fabricio), du parti au pouvoir Action citoyenne (centre), avec 21,4%, au terme d'une campagne marquée par le débat sur le mariage homosexuel. 

Arrivé troisième avec 18,9% des suffrages, l'ex-député Antonio Alvarez, 59 ans, du parti Libération nationale (PLN, social démocrate), a admis sa défaite en fin de soirée. Comme aucun candidat n'a dépassé les 40% au terme de ce premier tour à la forte participation (65,9%), un second tour sera organisé le 1er avril.

Le mariage homosexuel, enjeu majeur de l'élection. La campagne avait été dominée par la question du mariage entre personnes du même sexe, à laquelle Fabricio Alvarado, député et pasteur évangélique de 43 ans, s'est dit farouchement opposé. Le thème est devenu central à partir du 9 janvier, quand la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CourIDH), institution émanant de l'Organisation des États américains (OEA), a exhorté les pays de la région à reconnaître le mariage gay : une évolution majeure en Amérique latine, où les homosexuels souffrent souvent de discrimination ou de violence.

Le réveil de la fibre conservatrice. Au Costa Rica, petit pays d'Amérique centrale connu comme un havre de démocratie et de stabilité politique, cet appel "a provoqué un choc religieux, ce qui s'est répercuté dans les intentions de vote", selon le Centre de recherche et études politiques (CIEP). Pour le politologue Felipe Alpizar, directeur du CIEP, cela a réveillé la fibre conservatrice des habitants, dont les deux tiers (autour de 65%) rejettent tout à la fois le mariage homosexuel, l'usage récréatif de la marijuana, un État laïc, et l'avortement, même en cas de viol.

Une élection présidentielle et législative. L'incertitude avait toutefois régné jusqu'à l'issue du scrutin, avec encore 36,5% d'indécis à quelques jours du vote, auquel se présentaient 13 candidats pour succéder au centriste Luis Guillermo Solis. Les 57 députés du Parlement monocaméral devaient aussi être choisis dimanche par les 3,3 millions d'électeurs.

De nouvelles préoccupations. Jusqu'ici, dans ce petit pays vivant de l'écotourisme et réputé comme un des champions mondiaux des énergies renouvelables, les préoccupations des électeurs tournaient autour de la corruption et la hausse de la criminalité, dans un climat d'essor du trafic de drogue.