philadelphie, eglise, vote noir 1:25
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Sébastien Krebs avec B.P. , modifié à
Alors que la participation des minorités sera déterminante dans la ville, des groupuscules proches du Ku Klux Klan appellent à "supprimer le vote noir". 

La tension est déjà à son apogée à Philadelphie, trois jours avant l'élection présidentielle américaine. Dans cette ville de Pennsylvanie, nichée entre New York et Washington, la participation des minorités sera déterminante, et particulièrement celle de la communauté noire, qui représente la moitié de la population de cette ville où fut signée l'Indépendance des Etats-Unis et où la Constitution a été adoptée. Hillary Clinton le sait, elle qui y termine sa campagne avec un meeting géant lundi soir aux côtés de Barack et Michelle Obama alors que les sondages ne cessent de montrer un resserrement des intentions de vote entre les deux candidats. 

Appels à "supprimer le vote noir". Et la partie s'annonce compliquée à Philadelphie. Des menaces ont été proférées par des groupuscules d'extrême droite, proches du Ku Klux Klan qui appellent à "supprimer le vote noir", en pratiquant notamment l'intimidation. Ce qu'on croyait sur place n'être que des rumeurs a été pris très au sérieux par la justice. Un pasteur d'une église noire a ainsi été contacté par le procureur, qui estime la menace bien réelle.

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"Ils peuvent venir, et juste rester là, armés, sur le trottoir en face des bureaux de vote. Cette élection a réveillé une frange minoritaire mais violente de notre pays", explique-t-il au micro Europe 1.

"C'est une tactique pour faire peur". Du coup, la communauté s’organise. Pasteurs et imams, ensemble, ont recruté ensemble 500 volontaires, pour surveiller les abords des bureaux de vote. "C’est une tactique pour faire peur, pour dissuader. Les gens vont s’attendre à des problèmes, alors ils risquent de ne pas venir voter", analyse Rolin, l'un d'entre eux. "C’est pour ça qu’on sera là pour s’assurer qu’ils peuvent voter en toute sécurité, et rentrer chez eux". 

pasteur

"Un bon chrétien est un chrétien qui vote". La mobilisation est grande pour inciter la communauté noire à voter. Dimanche, le pasteur a répété son appel à l'église : "Un bon chrétien est un chrétien qui vote". Des paroles auxquelles adhère totalement cette femme, rencontrée peu après. "Les afro-américains, on a attendu longtemps avant d’avoir le droit de voter. Alors c’est ce qu’on va faire. Aucune menace ne nous en empêchera", lance-t-elle, plus inquiète par le fait que les gens n'aillent pas voter non pas parce qu'ils ont peur mais parce qu'ils n'aiment pas Hillary Clinton.