Près de 900 actes racistes ou xénophobes en dix jours après l'élection de Trump, selon un rapport

Donald Trump sera investi 45ème président des Etats-Unis en janvier prochain.
Donald Trump sera investi 45ème président des Etats-Unis en janvier prochain. © Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
D'après le rapport, de nombreux auteurs de ces actes ont évoqué le nom du président américain pendant leurs attaques dont la moitié est orientée contre les immigrés et les Noirs.

Anti-immigrés. Anti-Noirs. Croix gammées. Près de 900 incidents racistes ou xénophobes ont été répertoriés à travers les Etats-Unis après l'élection du républicain Donald Trump à la présidence du pays, selon un rapport publié mardi. "Je n'ai aucun doute sur le fait que c'est très, très inférieur à la réalité", a commenté Richard Cohen, président du Southern Poverty Law Center, qui recense de tels actes. "A de nombreuses reprises, ceux qui nous ont signalé des actes haineux ont indiqué qu'ils n'avaient jamais vu ça", a-t-il souligné.

Graffitis et agressions verbales. Il s'agit pour la majorité de graffitis et d'agressions verbales mais, pour quelques cas, de violentes altercations physiques. Un peu plus de la moitié des incidents étaient anti-immigrants et anti-Noirs. Quasiment tous les Etats du pays sont concernés, la Californie arrivant largement en tête (99 cas). Dans un collège, sur les murs d'une église ou les portes d'une synagogue, à la volée dans la rue, sur des voitures, de tels actes sont survenus tous azimuts.

"Interdit aux nègres". Une église de Silver Spring (Maryland, est) offrant des services en espagnol a été taguée avec "Trump Nation" et "Réservé aux Blancs". Une grande pancarte stipulant "Interdit aux nègres" a été déposée près d'un abribus de Los Angeles. Des croix gammées ont été apposées sur au moins 80 sites, des espaces publics, des écoles, des voitures, des portes de garage, une synagogue. Beaucoup accompagnées de références au président élu.

Trump, soutenu par les suprématistes blancs. Le centre a enregistré 867 cas de harcèlement et d'intimidation dans les dix jours ayant suivi la victoire du candidat républicain le 8 novembre, remportée notamment grâce au soutien des suprématistes blancs et de groupes sectaires séduits par son discours anti-immigration, anti-musulmans, sexiste, entre autres. Et ces actes continuent. "De nombreux auteurs (de ces actes) ont évoqué le nom de Trump pendant leur attaque, ce qui indique clairement que la vague de haine découle en grande partie de son succès électoral", a relevé le rapport.

Lors de sa première importante interview après son élection, Donald Trump avait demandé à ses partisans d' "arrêter" de commettre de tels actes. Mais cet appel a fait long feu face à ses premières nominations: son conseiller en stratégie Steve Bannon est un allié de l'extrême droite, son ministre de la Justice Jeff Sessions a été accusé de racisme et l'ancien général Michael Flynn, nommé chef du conseil de sécurité nationale (NSC), est vigoureusement anti-musulman. "Ses paroles doivent être suivies d'actions concrètes, à la fois par ses décisions politiques et ses nominations, pour soigner les blessures de la division infligées par sa campagne", a relevé M. Cohen.