Pratiques "nazies" : pour l'Allemagne, Erdogan a "dépassé une limite"

Le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a vivement critiqué les propos de Recep Tayyip Erdogan.
Le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a vivement critiqué les propos de Recep Tayyip Erdogan. © LOUISA GOULIAMAKI / AFP
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avec AFP , modifié à
Le chef de la diplomatie allemande s'est insurgé après les propos du président turc. 

Le chef de la diplomatie allemande a déclaré avoir dit dimanche à son homologue turc que son président avait "dépassé une limite" en accusant Angela Merkel personnellement de "pratiques nazies". "Nous sommes tolérants mais nous ne sommes pas des imbéciles", a déclaré Sigmar Gabriel au quotidien allemand Passauer Neue Presse à paraître lundi.

"C'est la raison pour laquelle j'ai fait savoir très clairement à mon homologue turc (Mevlut Cavusoglu, ndlr) qu'une limite avait été ici franchie" suite aux propos "choquants" de Recep Tayyip Erdogan, a-t-il poursuivi. 

Vives tensions entre l'Allemagne et la Turquie. Le président islamo-conservateur s'en est pris personnellement dimanche à Angela Merkel, l'accusant de "pratiques nazies", en référence à l'interdiction de meetings électoraux en faveur du oui au référendum turc du 16 avril sur l'extension de ses pouvoirs.

La Turquie avait déjà accusé au début du mois l'Allemagne d'user de pratiques "nazies" en empêchant des meetings, et en refusant la participation de ministres turcs, provoquant une vive réaction à Berlin, Bruxelles et Paris. Les Pays-Bas, qui ont également empêché la venue de ministres turcs, ont été accusés dans les mêmes termes.