Pour Claude Moniquet, "Abaaoud n'était pas le cerveau des attentats du 13 novembre". 1:23
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A.H. , modifié à
Selon Claude Moniquet, ancien membre de la DGSE et expert en terrorisme, interrogé par Le Club de la Presse ce mardi, "Abaaoud n'était pas le cerveau des attentats du 13 novembre".
INTERVIEW

Alors que l'on a appris mardi soir qu'Abdelhamid Abaaoud avait prévu de se faire exploser à La Défense, il semble que tous les terroristes du 13 novembre avaient l'intention de mourir. "Cela donne plus de sens à la présence d'Abaaoud en Europe", selon Claude Moniquet, ancien membre de la DGSE et expert en terrorisme, qui était l'invité du Club de la Presse ce mardi. "Pour l'Etat islamique, il représentait un certain capital de propagande. C'est une affiche vivante. Et risquer de le perdre signifie que sa mort rapportait plus que sa vie".

"Un terroriste de moins dans la nature". Pour Claude Moliquet, la mort d’Abdelhamid Abaaoud lors de l'assaut de Saint-Denis est "une bonne nouvelle mais ne nous rassurons pas trop vite car il y a beaucoup d'autres terroristes". Selon notre consultant, Abaaoud n'était pas le cerveau des attentats du 13 novembre. "Ce n’est qu’une courroie de transmission importante. Sa mort n’élimine pas le risque global", affirme Claude Moniquet.

Abaaoud serait revenu sur les scènes de crimes. Lors d'une conférence de presse mardi soir, le procureur de Paris François Molins a annoncé qu'Abdelhamid Abaaoud était vraisemblablement revenu sur les lieux des attentats après le 13 novembre. "C'est sidérant, on dit que les assassins reviennent toujours sur les lieux de leur crime", a commenté sur Europe 1 Claude Moniquet. "Abaaoud était un homme qui aimait avoir les mains dans le sang", a-t-il justifié.

"Il y aura d'autres attentats". Pour cet ancien de la DGSE, les attaques du 13 novembre étaient "le début d'une campagne d'attentats" menés par l'Etat islamique. "D'autres attentats auront lieu", assure Claude Moliquet. "Le malaise du monde arabo-musulman qui a engendré le salafisme va continuer pendant encore plusieurs années."

Pour l'heure, une vingtaine de personnes en France seraient impliquées dans le processus des attentats, une dizaine en Belgique. "Les services de police européens de renseignements estiment entre 6 et 8000 Européens concernés par le djihad en Syrie", a précisé l'expert en terrorisme.