Pour les talibans, les otages sont des "espions"

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avec AFP , modifié à
Ils accusent également le gouvernement français de ne pas respecter leurs exigences.

A Paris, l'Elysée s'est refusée à tout commentaire. Samedi, un porte-parole des talibans a accusé la France de "ne pas prêter attention" à leurs exigences pour libérer les deux journalistes français qu'ils retiennent en otages depuis un an. Ce même porte-parole qualifie également les deux journalistes "d'espions".

Le gouvernement français est "irresponsable"

"Nous avons présenté nos conditions et nos exigences il y a déjà un an au gouvernement français en échange de la libération des otages français. Ce sont des exigences très simples et très faciles à remplir, mais malheureusement ils n'ont pas prêté beaucoup d'attention à nos conditions", a déclaré Zabihullah Mujahid.
Si les autorités françaises "avaient accepté nos conditions, les otages auraient déjà été libérés", a-t-il poursuivi, qualifiant le gouvernement français d'"irresponsable" et refusant de dévoiler lesdites conditions.

Zabihullah Mujahid a également affirmé que les deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, avaient été capturés car ils se livraient à de l'espionnage dans une zone contrôlée par les talibans. "Les informations qu'ils collectaient n'étaient pas des informations dont un journaliste a besoin. Les informations qu'ils récoltaient étaient plus dans l'intérêt d'agences d'espionnage", a-t-il expliqué.

"Ils cherchaient à récolter du renseignement"

"Ils ont été arrêtés pour deux raisons : premièrement, ils ne nous ont pas contactés (...) et s'étaient rendus sur la zone sans notre permission", a-t-il précisé.
"Deuxièmement, il étaient en train de récolter des informations qui tenaient du renseignement. Les informations et les documents que nous avons retrouvés sur eux suggèrent qu'ils cherchaient à récolter du renseignement", a-t-il poursuivi.

Les deux journalistes et leurs trois accompagnateurs afghans ont été enlevés le 30 décembre 2009 à une soixantaine km à l'est de Kaboul, dans la province instable et montagneuse de Kapisa. Une partie des troupes françaises de la force de l'Otan (Isaf) est stationnée dans cette zone, une présence qui donne à leur enlèvement par un groupe taliban local une portée politique et complique les négociations.