Pour Jean-Yves Le Drian, la situation devient "très dangereuse" au Moyen-Orient

Jean-Yves Le Drian appelle à "engager la désescalade".
Jean-Yves Le Drian appelle à "engager la désescalade". © TOBIAS SCHWARZ / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
"Il faut engager la désescalade", a appelé le ministre des Affaires étrangères, inquiet des conséquences de l'annonce du retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien. 

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé jeudi que la situation devenait "très dangereuse" au Moyen-Orient en raison d'un téléscopage entre "les enjeux syrien et iranien".

"C'est une situation qui devient très dangereuse. La région était déjà très déstabilisée avec la guerre en Syrie et l'annonce du retrait américain de l'accord de Vienne (sur le nucléaire iranien) a contribué à renforcer cette déstabilisation", a-t-il déclaré à BFM-TV.

Montée des tensions entre Israël et l'Iran. Deux jours après ce retrait, Israël a mené des raids massifs jeudi contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie, affirmant riposter à des tirs de roquettes iraniennes, une escalade militaire inédite entre les deux pays. "Ce qui était à craindre est en train de se réaliser. L'enjeu syrien et l'enjeu iranien sont en train de se confondre (...) ce qui donne une situation extrêmement tendue", a relevé le chef de la diplomatie française.

L'Iran est présente militairement en Syrie, au côté du président Bachar al-Assad, mais son influence croissante, notamment via la puissance milice libanaise Hezbollah, inquiète Israël, tout comme les Occidentaux et les pays riverains.  L'État hébreu ne cesse de proclamer qu'il ne permettra pas que Téhéran se serve de la Syrie comme tête de pont contre lui. Les tensions ont été avivées par la querelle sur le nucléaire iranien.

"Il n'y a pas de plan B" sur le nucléaire. "Il faut engager la désescalade, faire en sorte que le sang-froid revienne et éviter que les va-t-en guerre divers ne puissent se servir de l'occasion", a insisté Jean-Yves Le Drian. Le ministre a par ailleurs parlé avec insistance de la nécessité de maintenir l'Iran dans l'accord de Vienne, malgré le retrait américain, afin de ne pas ouvrir la porte de la prolifération nucléaire dans la région. 

"Il n'y a pas de plan B. Il y a le plan A qui est l'accord de Vienne et qu'il convient de respecter", a-t-il lancé. "Le plan B, cela veut dire renoncer à tout dialogue, tout accord avec l'Iran. Il peut conduire à la guerre", a-t-il averti.