Portugal : l'ex Premier ministre Socrates arrêté

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avec AFP
SOUPÇONS - José Socrates est soupçonné de fraude fiscale, blanchiment d'argent et corruption.

Le Portugal voit ses plus hauts dirigeants tomber les uns après les autres : après la démission du ministre de l'Intérieur dimanche dernier, c'est l'ancien Premier ministre José Socrates qui a été arrêté vendredi dans le cadre d'une enquête pour fraude fiscale, blanchiment d'argent et corruption, a annoncé le parquet général. L'enquête a notamment pointé des opérations bancaires et des transferts d'argent d'origine inconnue. Et ce n'est que le dernier scandale d'une série en cours.

Le dernier scandale : l'arrestation d'un ancien Premier ministre. José Socrates, 57 ans, a été arrêté vendredi après-midi lors de son arrivée à l'aéroport de Lisbonne et doit être déféré devant la justice samedi, selon les médias portugais. Il est soupçonné, avec quatre personnes interpellées au cours des derniers jours, de fraude fiscale, blanchiment d'argent et corruption. Des perquisitions ont été menées dans plusieurs endroits non précisés par plus de 60 fonctionnaires de la justice, des douanes et de la police.

Elu député à 30 ans, le socialiste avait été plusieurs fois ministre avant de prendre la tête du PS en 2004, lui offrant l'année suivante la première majorité absolue de son histoire. Premier ministre entre 2005 et 2011, il avait ensuite quitté le pouvoir suite au rejet au Parlement d'un nouveau programme d'austérité budgétaire. Mais José Socrates s'était déjà trouvé impliqué dans plusieurs controverses qui ont écorné son image pendant ses mandats. Son nom a été notamment cité dans une enquête pour corruption remontant à l'époque où il était en charge du ministère de l'Environnement, et finalement classée en 2010.

Deuxième affaire en une semaine. Cette arrestation intervient quelques jours après un autre épisode qui a atterré les Portugais : le scandale de corruption lié à l'attribution de visas "dorés", réservés aux investisseurs étrangers, qui a conduit à l'arrestation de plusieurs hauts responsables de l'Etat. Ce scandale avait provoqué dimanche la démission du ministre de l'Intérieur du gouvernement de centre droit, Miguel Macedo, qui a jugé que son "autorité politique" avait été affaiblie.
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