Pologne : les conservateurs eurosceptiques remportent les législatives

pologne  Beata Szydlo 1280x640
Le nouveau gouvernement doit être dirigé par une femme, Beata Szydlo. © JANEK SKARZYNSKI / AFP
  • Copié
N.M. avec AFP , modifié à
Le parti eurosceptique Droit et Justice avait fait campagne sur la peur d'une arrivée massive de migrants en Pologne et en promettant des baisses d'impôts.

En Pologne, les citoyens ont voté dimanche pour le changement en portant au pouvoir les conservateurs catholiques eurosceptiques qui ont surfé sur une vague de promesses populistes et la peur de l'arrivée massive de réfugiés du Proche-Orient, au risque de créer des tensions dans les relations avec l'Union Européenne, Berlin et Moscou. Le nouveau gouvernement doit être dirigé par une femme, Beata Szydlo, qui a mené tambour battant sa campagne électorale.

38% des voix. Le parti Droit et Justice (PiS, opposition) de Jaroslaw Kaczynski a obtenu la majorité absolue aux élections législatives, avec 38% des voix, soit 238 sièges sur 460, selon des projections de trois chaînes de télévision mises à jour dans la nuit de dimanche à lundi, fondées sur des résultats affichés dans un échantillon de bureaux.

Un parti proche de l'Eglise. Ainsi, les mises en garde des adversaires de Jaroslaw Kaczynski et de son parti, qui évoquaient le souvenir de la période 2005-2007, quand il était au pouvoir, marquée par des rapports difficiles avec Bruxelles, l'Allemagne et la Russie, au nom de la défense des intérêts nationaux, ainsi que par des tensions sociales et une "décommunisation" controversée, n'ont pas produit l'effet escompté. D'autres critiques avaient dit craindre que, proche sur bien des questions de société de l'Eglise catholique, le PiS ne rende encore plus strictes les conditions d'accès à l'avortement en vigueur, plus difficile la fécondation in vitro et ne renforce la place du catéchisme dans l'éducation.

Le libéral Donald Tusk parti à Bruxelles. Les vainqueurs ont fait nombre de promesses pendant la campagne électorale comme la baisse des impôts et de l'âge de la retraite et l'augmentation substantielle des allocations familiales. La défaite des libéraux s'explique, selon des politologues, par l'usure du pouvoir, par le départ pour Bruxelles de leur chef charismatique Donald Tusk, devenu président du Conseil européen, et aussi par une affaire d'enregistrements illégaux de conversations de plusieurs hauts responsables révélant leur cynisme et leur langage parfois vulgaire.