Journée de terreur à Bruxelles

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Trois suspects ont été repérés sur les images de vidéosurveillance de l'aéroport, l'un d'entre eux est recherché © DR
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avec agences , modifié à
Trois explosions se sont produites tôt mardi matin à l'aéroport de Bruxelles ainsi que dans le métro. Le bilan est d'au moins 34 morts et environ 200 blessés.

Bruxelles a été touchée mardi matin par plusieurs explosions dans l'aéroport international de Zaventem puis dans le métro, à la station Maelbeek, tout près des institutions européennes. Au moins 34 morts et environ 200 blessés, dont huit Français, sont à dénombrer, selon un bilan provisoire. La vie s'est arrêtée dans la capitale, où l'ensemble des transports en commun a été stoppé. Les habitants ont été invités à rester où ils se trouvaient et à ne plus téléphoner pour éviter la saturation du réseau. Le gouvernement belge a annoncé un deuil national de trois jours

L'organisation Etat islamique a revendiqué les attentats dans un communiqué. Les premières images des suspects ont été diffusées. L'un d'entre eux fait l'objet d'un avis de recherche. 

Les infos à retenir :

  • Vers 8 heures, deux explosions ont eu lieu à l'aéroport de Bruxelles. Une explosion a ensuite eu lieu dans le métro, à 9 heures. 
  • De sources officielles, on dénombre au moins 34 morts et près de 200 blessés
  • L'organisation Etat islamique a revendiqué les attentats
  • Les images de trois suspects filmés à l'aéroport ont été diffusées
  • Un appel a témoin a été diffusé pour identifier l'un d'entre eux, qui pourrait être en fuite
  • Au moins huit Français ont été blessés, dont trois grièvement
  • L’AÉROPORT

Deux explosions. Deux déflagrations, à quelques secondes d'intervalle, ont visé vers 8 heures le terminal des départs de l'aéroport de Zaventem, au nord-est de Bruxelles. Des vitres ont été soufflées et une partie du plafond s'est effondré. Selon un bilan provisoire communiqué par les pompiers, 14 personnes sont mortes et 96 ont été blessés

Des tirs auraient été entendus dans le hall des départs de l'aéroport, avant qu'une personne ne crie quelque chose en arabe et que deux explosions retentissent. Il s'agissait "probablement" des bombes déclenchées par des kamikazes, selon le parquet fédéral belge. Francis Vermerein, maire de Zaventem, a évoqué, mardi, trois hommes "venus en taxi avec des valises, leurs bombes étant dans les valises". Mais seules deux bombes ont explosé : "le troisième a aussi mis sa valise sur un chariot mais a dû paniquer, elle n'a pas explosé", a affirmé le maire.

Une "façade éventrée". Alexandre, un témoin présent à l'aéroport contacté par Europe 1, a expliqué avoir entendu une "grosse, grosse explosion au niveau du terminal des départs". "L’explosion a éventré une grande partie du terminal, les vitres extérieures ont volé en éclats et j’ai vu plusieurs blessés", a-t-il détaillé au micro d'Europe 1.

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"Tout le monde hurlait, tout le monde pleurait"."On devait passer les portiques d'enregistrement, j'ai vu beaucoup de militaires avec des chiens qui paraissaient excités", témoigne sur Europe 1 Véronique, passagère présente à l'aéroport de Bruxelles au moment des explosions, mardi matin. "J'ai eu un mauvais pressentiment", a-t-elle lâché. "Un Américain m'a dit qu'il avait vu une valise exploser", a également rapporté de son côté Catherine, qui se trouvait à proximité des lieux des explosions.  

Tout proche de Schaerbeek. L’aéroport est situé près de la commune de Schaerbeek d’où est originaire Najim Laachraoui, le terroriste désormais le plus recherché en lien avec les attaques de Paris. C'est aussi dans cette commune proche de Bruxelles que se trouvait l’une des bases arrières du commando des attentats du 13 novembre. Le 10 décembre, on y avait retrouvé des ceintures explosives.

  • DANS LE MÉTRO

Une explosion à la station Maalbeek. L'explosion s'est produite à la station Maalbeek dans le quartier européen. En conséquence, le service du métro a été suspendu dans toute la capitale belge. Sa porte-parole, Françoise Ledune, a expliqué ce qui s'est passé sur Europe 1 : "A 9h11, une rame de métro qui se trouvait à quai dans la station Maalebeek aurait subi une explosion. La rame a été évacuée. La rame qui se trouvait dans l’autre sens a également été évacuée." Selon le bourgmestre (maire) de Bruxelles Yvan Mayeur, l'attentat dans le métro a fait "probablement une vingtaine de décès" ainsi que 106 blessés, évoquant un bilan encore provisoire.

En tout, huit Français figurent parmi les victimes. Trois d'entre eux sont gravement touchés. "Ce bilan est très évolutif et pourrait changer pendant la nuit", précise un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. 

"J'étais un peu abasourdi". Joint par Europe 1, le journaliste belge Charles Declercq était dans le métro lorsque l'explosion s'est produite. "Il devait être 9h05-9h10. En arrivant à la station Maelbeek, on a entendu une déflagration. Il nous a fallu quelques secondes pour réaliser", a-t-il raconté. "J'étais un peu abasourdi, comme quand on a plongé et que les oreilles ne répondent pas", se souvient-il. 

"J'étais proche de la mort". Quelques minutes après l'attentat de la station de Maelbeek, une femme rescapée, légèrement blessée au visage, a témoigné au micro d'Europe 1 : "J’ai pu m’en sortir, mais je ne sais pas ce qu’il s’est passé". Une autre femme, qui s’engouffrait dans le métro au moment de l’explosion, a également témoigné : "J’ai tout entendu. Je suis resté sur place sans bouger. J’étais proche de la mort".

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  • NIVEAU D'ALERTE MAXIMUM EN BELGIQUE, LES PREMIÈRES IMAGES DES SUSPECTS DIFFUSÉES

Niveau d'alerte maximum. Le niveau d'alerte antiterroriste est passé à son niveau maximal pour l'ensemble de la Belgique, a annoncé un porte-parole du ministre de l'Intérieur Jan Jambon. Ce niveau d'alerte, qui était jusque-là au niveau 3, est passé au niveau 4, son niveau maximal, pour l'ensemble du pays, a indiqué ce porte-parole cité par l'agence Belga. Toutes les grandes gares de Bruxelles ont par ailleurs fermé après ces explosions. La police et l'armée ont renforcé la sécurité des centrales nucléaires en Belgique, a annoncé l'agence Belga. Le ministre belge des Affaires étrangères dit craindre "toujours qu'il y ait des personnes dans la nature".

L'ensemble du réseau de transport a été arrêté mais la ministre de la Mobilité belge Jacqueline Galant a annoncé sur Twitter que les gares bruxelloises ont rouvert après 16 heures. 

Les premières images des suspects diffusées. Des images de vidéosurveillance des caméras de l'aéroport ont été diffusées par des médias belges. On y aperçoit notamment trois hommes poussant un chariot, dont deux portent des gants, ce qui pourrait être un stratagème pour cacher le déclencheur des explosifs, selon La Dernière Heure

Un individu recherchéUn avis de recherche concernant l'homme en blanc portant un chapeau, à droite de la photo, a été diffusé par la police fédérale belge. Il pourrait s'agir de l'homme ayant renoncé à déclencher la bombe contenue dans sa valise. La police demande au public de lui communiquer tout renseignement susceptible de la mettre sur une piste. 

Un drapeau de l'EI et une bombe découverts lors d'une perquisition. "Diverses perquisitions sont en cours à plusieurs endroits du pays, plusieurs témoins sont également entendus", a par ailleurs indiqué le procureur belge Frédéric Van Leeuw, mardi soir. Un drapeau de l'organisation Etat islamique, un engin explosif contenant des clous et des produits chimiques ont été découverts lors d'une perquisition dans un appartement de la commune bruxelloise de Schaerbeek. 

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Le Premier ministre belge dénonce deux attentats "aveugles, violentes et lâches". La Belgique a été frappé par deux attentats "aveugles, violents et lâches", a dénoncé le Premier ministre belge Charles Michel, qui parle "de nombreux morts, de nombreuses personnes blessées parfois gravement". "Nous redoutions un attentat et c'est arrivé", a-t-il ajouté, évoquant un "moment de tragédie, un moment noir".

Allocution du roi des Belges. Fait rare, le roi des Belges, Philippe, s'est adressé à la population dans une allocation télévisée, mardi soir. "Le 22 mars ne sera plus jamais une journée comme les autres" en Belgique, a-t-il estimé, dénonçant des attentats "lâches et odieux". "Face à la menace, nous continuerons à répondre ensemble avec fermeté, calme et dignité", a-t-il ajouté. 

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  • QUELLES CONSÉQUENCES EN FRANCE ET EN EUROPE ?

Les mesures de sécurité renforcées partout. Les mesures de sécurité ont été renforcées à l'aéroport de Roissy, en France mais aussi à Francfort, en Allemagne, aux Pays-Bas, à Copenhague, au Danemark, ainsi qu'à l'aéroport londonien de Gatwick. La préfecture de police de Paris a aussi annoncé que la sécurité était renforcée dans les aéroports, les gares et les transports en commun. La police de New York a également annoncé qu'elle renforçait la sécurité "par excès de précaution". 

Les liaisons Eurostar et Thalys depuis et vers Bruxelles ont aussi été interrompus suite à ces événements. "Nous vous conseillons de ne pas venir en gare et d'échanger vos billets", a précisé Eurostar sur Twitter. Thalys affirme que "les billets réservés pour les trains du 22 et 23 mars sont échangeables selon disponibilité ou remboursables sans frais au point de vente initial". 

1.600 policiers et gendarmes supplémentaires déployés en France. Même si le procureur fédéral belge a estimé qu'il était "trop tôt" pour établir un lien avec les attentats du 13 novembre à Paris, le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve a annoncé le déploiement de 1.600 policiers et gendarmes partout en France, notamment dans les aéroports, les gares ferroviaires et maritimes. Il a aussi appelé à renforcer la lutte antiterroriste au niveau européen. "Nous sommes en guerre", a redit Manuel Valls. De son côté, le président de la République a appelé à "l'unité nationale" face à la menace terroriste. François Hollande s'est aussi entretenu avec Charles Michel et l'a assuré de "toute sa solidarité". 

Une enquête ouverte en France. Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur ces attentats, pour "assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre des crimes contre des personnes". Cela répond à une procédure classique, du fait de la présence de huit Français blessés, dont trois grièvement, parmi les victimes des attentats.

Cinq vols internationaux déroutés vers des aéroports français. Cinq vols internationaux à destination de Bruxelles ont par ailleurs été déroutés vers des aéroports français, selon la Direction générale de l'aviation civile. Tous les vols français à destination de Bruxelles étaient suspendus mardi en milieu de matinée et le resteront jusqu'à nouvel ordre.

La commission européenne appelle ses employés à rester chez eux. De son côté, la Commission européenne a appelé ses employés à rester chez eux ou dans leurs bureaux. "S'il vous plaît, restez à la maison ou à l'intérieur des bâtiments", a enjoint la Commissaire européenne au Budget Kristalina Georgieva, chargée également des salariés et des questions de sécurité de l'exécutif européen sur son compte Twitter.

La Tour Eiffel aux couleurs de la Belgique, les drapeaux mis en berne en France. La Tour Eiffel a été illuminée mardi soir aux couleurs de la Belgique, en hommage "aux victimes, à leurs proches et à l'ensemble du peuple belge", a annoncé la maire de Paris Anne Hidalgo dans un communiqué. Elle a aussi appelé à un "rassemblement silencieux" à 19 heures devant l'Hôtel de Ville de Paris. Une minute de silence en hommage aux victimes des attentats a été respectée dans l'après-midi à l'Assemblée nationale. Les drapeaux vont être mis "en berne" en France, a par ailleurs annoncé François Hollande. 

Un numéro d'urgence pour les personnes qui auraient des proches dans les endroits concernés a été mis en place : 00 32 506 47 11. L'ambassade de France à Bruxelles a également ouvert une cellule de crise pour les Français résidant en Belgique : 02 548 88 80, 02 548 88 81, 02 548 88 85.