Plus de 350.000 manifestants à Rome pour dire non à Berlusconi

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ils ont défilé dans le centre de Rome pour réclamer la démission de Silvio Berlusconi en réponse à un appel lancé par des blogueurs.

Les organisateurs du "No Berlusconi Day" ont estimé avoir gagné leur pari. Ils estiment avoir réuni dans la capitale italienne ce samedi "plus de 350.000 personnes". Les manifestants ont défilé dans le centre de Rome, pour réclamer la démission de Silvio Berlusconi, en réponse à un appel lancé début octobre par un groupe de blogueurs. Les instigateurs du "No Berlusconi Day" avaient choisi le violet, "seule couleur laissée libre" par les partis politiques traditionnels pour afficher leur indépendance.

Ecoutez la correspondante d'Europe1 à Rome :

 

 

La plupart des manifestants, dont beaucoup de jeunes et de femmes, arboraient des écharpes, des t-shirts ou des pull-over allant du lilas au mauve. Beaucoup portaient un masque à l'effigie de Berlusconi avec le mot "non" imprimé sur le front. Les formations d'extrême gauche comme le PDCI (communistes italiens) et un bon nombre de militants du Parti démocrate, principale formation de l'opposition, étaient venus grossir les rangs du défilé et ont apporté leur aide logistique au groupe de blogueurs venus d'horizons très divers.

Les banderoles faisaient référence aux ennuis judiciaires de Silvio Berlusconi, sous le coup de deux procès, l'un pour corruption de témoins (affaires Mills) et l'autre pour fraude fiscale (droits télévisés Mediaset). "La politique se fait avec les mains propres", proclamait une longue bannière violette. "Démissionne et accepte d'être jugé", disait une autre. "Nous demandons la démission de Berlusconi parce que nous ne nous sentons pas représentés par lui", a déclaré Emmanuele de Pascale, 28 ans, l'un des organisateurs. "C'est une manifestation politique dans le sens grec du terme : 'polis', parce que nous sommes préoccupés par la chose publique", a-t-il ajouté.

Voici l'une des vidéos qui appelaient à la manifestation :

Si plus de 50% des Italiens continuent de lui faire confiance, la popularité de Silvio Berlusconi a légèrement baissé depuis cet été. Il y a d’abord eu les scandales sexuels qui ont choqué l’église et les catholiques. Puis le chef du gouvernement s’est mis à dos les journalistes pas encore à sa botte, qui sont descendus en masse dans la rue pour défendre la liberté de la presse et dénoncer les insultes et les poursuites judiciaires.

Le machisme du Cavalierea aussi fait quelques dégâts. Lorsqu’il a lancé à une députée de gauche "vous êtes plus belle qu’ intelligente", de nombreuses intellectuelles ont brandi un T-shirt floqué du slogan : "Je ne suis pas une femme à votre disposition".

Plus récemment, les juges se sont inquiétés de la réforme judiciaire en cours, qui abrègerait la durée des procès, au moment où l’immunité de Silvio Berlusconi a été levée. Et même au sein de sa majorité, Silvio Berlusconi doit faire face à d’importantes divisions. Bref, ces derniers temps, la vie du Cavaliere est bien agitée. Ce qui lui a valu le titre inattendu de "rock star de l’année", décerné par la version italienne du magazine Rolling Stone.