Plan de sauvetage : Sarkozy presse la Grèce

L'annonce par le Premier ministre Papandréou d'un futur référendum en Grèce irrite le couple franco-allemand, qui a passé des journées entières à mettre au point au plan de sauvetage avec les membres de la zone euro.
L'annonce par le Premier ministre Papandréou d'un futur référendum en Grèce irrite le couple franco-allemand, qui a passé des journées entières à mettre au point au plan de sauvetage avec les membres de la zone euro. © REUTERS
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avec agences , modifié à
La France et l'Allemagne refusent que Papandreou mette en péril le plan de sauvetage.

L'annonce surprise du Premier ministre grec, Georges Papandreou, de soumettre à référendum le plan de sauvetage européen les a pris de court. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont donc haussé le ton mardi dans l’espoir de faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce.

"Cette annonce a surpris toute l'Europe", a réagi Nicolas Sarkozy, mardi lors d'une courte allocution télévisée. "La France tient à rappeler que le plan adopté jeudi dernier à l'unanimité par les 17 États de la zone euro est la seule voie possible pour résoudre le problème de la dette grecque", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : "donner la parole au peuple est toujours légitime mais la solidarité de tous les pays de la zone euro ne saurait s'exercer sans que chacun consente aux efforts nécessaires".

Des mesures "plus que jamais nécessaires"

Dans un entretien téléphonique un peu plus tôt dans la journée, le président français et la chancelière allemande se sont déclarés "déterminés à assurer avec leurs partenaires européens la pleine mise en œuvre, dans les meilleurs délais, des décisions adoptées par le sommet, qui sont aujourd'hui plus que jamais nécessaires", a annoncé la présidence française.

Pour mettre plus de chances de leurs côtés, la France et l'Allemagne ont également souhaité définir un calendrier pour éviter que la Grèce ne perde de temps. Les deux pays espèrent "qu’une feuille de route puisse être rapidement arrêtée pour assurer l'application de cet accord".

"Pas une bonne décision pour l'Europe"

Les autres pays européens menacés par les marchés ont accueilli la nouvelle avec scepticisme. Ainsi, l'Espagne "respecte les décisions des gouvernements et, dans ce cas, la décision de la Grèce, même si ce n'est indubitablement pas une bonne décision pour l'Europe et pas non plus une bonne décision pour l'Espagne", a réagi le porte-parole du gouvernement espagnol.

Le Premier ministre grec est, lui, d'un tout autre avis : le référendum ne met pas en péril le plan de sauvetage, il va "renforcer le pays dans la zone euro et sur le plan international", a-t-il déclaré mardi à son homologue allemande.

Rendez-vous franco-allemand à Cannes

Les deux dirigeants sont également convenus de se retrouver mercredi après-midi à Cannes, d'abord avec le FMI et l'UE, puis avec les autorités grecques, à la veille du sommet du G20.

"La France et l'Allemagne ont pris l'initiative de réunir demain, avant l'ouverture du sommet du G20, l'ensemble des institutions européennes ainsi que le Fonds monétaire international pour examiner avec le Premier ministre grec les conditions dans lesquelles les engagements pris seront tenus", a déclaré Nicolas Sarkozy.