Pérou : l’ancien président Fujimori de nouveau condamné

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Alberto Fujimori a écopé de sept ans et demi de prison pour corruption. Il avait déjà été condamné en avril pour violation des droits de l’homme.

Pour avoir versé 15 millions de dollars de fonds publics au chef des services secrets péruviens, qui était son bras droit, Alberto Fujimori a été condamné lundi à sept ans et demi de prison par la Cour suprême du Pérou. Une nouvelle peine qui vient s’ajouter à une liste qui s’allonge de mois en mois pour l’ancien président du Pérou, aujourd’hui âgé de 70 ans.

Alberto Fujimori aurait en fait "acheté" sa fuite hors des frontières du Pérou en versant un tel pot-de-vin entre 1999 et 2000 à Vladimir Montesinos. Le chef d'Etat était alors déjà empêtré dans un scandale de corruption. Finalement déchu, il a effectivement réussi à fuir son pays en novembre 2000, faisant jouer sa double nationalité japonaise, avant d’être rattrapé en 2005.

Au-delà des faits de corruption, le nom d’Alberto Fujimori apparaît dans de nombreux dossiers de violations des droits de l’homme. En avril dernier, l’ancien président a été condamné à 25 ans de prison pour son implication dans le massacre de 15 personnes à Barrios Altos, un quartier pauvre de Lima et dans celui de l’université de La Cantuta où neuf étudiants et un professeur avaient été assassinés. Dans les deux cas, c’est un escadron de la mort qui aurait agi sur ordre du bras droit d’Alberto Fujimori dans le cadre de sa politique de lutte contre la guérilla sanglante du Sentier Lumineux. Une action qui reste saluée par les partisans du "fujimorisme".

"Avec cette décision, il s’agit de ne pas avoir un Fujimori libre parce que cela changerait totalement la scène politique de ce pays", avait déclaré vendredi l’accusé, qui avait tenté de se présenter à la présidentielle en 2006. "Il n’existe aucun calcul politique", lui a répondu lundi César San Martín, le président de la Cour suprême péruvienne, cité par le journal El Comercio. Sa fille d’Alberto Fujimori, Keiko, reste pour sa part en tête des sondages pour la présidentielle de 2011.