Percée des islamistes au Maroc

Abdelillah Benkirane, le secrétaire général du PJD, félicité par une femme à son arrivée au quartier général du parti islamiste modéré.
Abdelillah Benkirane, le secrétaire général du PJD, félicité par une femme à son arrivée au quartier général du parti islamiste modéré. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Les résultats partiels officiels donnent les islamistes modérés en tête des législatives.

C'est officiel. Les islamistes modérés du Parti justice et développement (PJD) sont en tête des législatives au Maroc avec 80 sièges, selon des résultats partiels annoncés samedi par le ministre marocain de l'Intérieur Taib Cherkaoui. Les résultats définitifs seront connus dimanche mais le PJD s'est déjà dit prêt à former un gouvernement de coalition.

Le PJD est suivi du parti de l'Istiqlal, le parti du Premier ministre Abbas El Fassi. Le Rassemblement national des indépendant (RNI) et le Parti authenticité et modernité (PAM), deux formations libérales proches du palais royal, suivent.

"Nous remercions les Marocains qui ont voté pour le PJD et nous ne pouvons être que satisfaits", a déclaré Abdelilah Benkirane, le secrétaire général du PJD, après la déclaration de Taib Cherkaoui.

Vers un gouvernement de coalition

"Nous sommes disposés à ouvrir des concertations avec les partis", a déclaré Abdelilah Benkirane, dirigeant du PJD.

"Concernant les alliances, nous sommes ouverts à tout le monde, je n'ai pas cessé de le dire", a-t-il déclaré à la chaîne France 24. "Aujourd'hui, ce que je peux promettre aux Marocains, c'est que je vais essayer, moi et l'équipe qui va travailler avec moi, d'être plus sérieux et plus rationnel", a-t-il ajouté en se posant d'ores et déjà en chef du gouvernement.

Deux partis de l'actuel gouvernement se sont déclarés prêts à participer à ces concertations : l'Istiqlal, parti du Premier ministre actuel Abbas El Fassi, arrivé deuxième, et l'Union socialiste des forces populaire (USFP).

Plus de participation qu'en 2007

Le Maroc devrait ainsi devenir le troisième pays musulman du bassin méditerranéen à être dirigé par un parti islamiste, avec la Turquie et la Tunisie, dans l'attente des élections lundi et mardi en Egypte qui pourraient amener les Frères musulmans au pouvoir.

Dès l'annonce des résultats définitifs, prévue ce dimanche, le roi Mohamed VI doit désigner le chef du gouvernement qui sera chargé de former un gouvernement de coalition, comme le veulent les usages politiques. Si la victoire du PJD se confirme, le roi devra nommer un Premier ministre dans les rangs de ce parti, selon la nouvelle Constitution.

Le Premier ministre Abbas El Fassi a qualifié samedi de "positive" la participation des électeurs (45,4%). Les élections législatives de 2007 avait enregistré un faible taux de participartion de 37%. Rachida Dati a, de son côté, salué, samedi dans un communiqué, "la bonne organisation des élections législatives" au Maroc qui jouit de "la liberté de vote pleine et entière".