Patients morts d'une overdose dans un hôpital britannique : "On a cherché à l'éliminer"

L'entrée de l'hôpital de Gosport
L'entrée de l'hôpital de Gosport © Capture
  • Copié
Anaïs Cordoba, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Les familles des victimes mortes d'une overdose à l'hôpital de Gosport, entre 1989 et 2000, se battent pour la vérité.
REPORTAGE

"On ne l'a pas soigné, on a cherché à l'éliminer". Charles, qui a perdu son beau-père en 1998, fait partie d'une famille de victimes du scandale sanitaire qui éclabousse la Grande-Bretagne : l'hôpital de de Gosport, dans le sud du pays, aurait écourtée la vie de 456 patients entre 1989 et 2000, en prescrivant des doses anormalement élevées d'antalgiques, selon les conclusions d'une enquête indépendante présentée mercredi.

"On ne faisait que lui injecter des médicaments jusqu'à ce que mort s'en suive". Atteint de la maladie de Parkinson et admis à l'hôpital pour de simples escarres, le beau-père de Charles "n'était pas alimenté : il ne recevait ni nourriture, ni eau. On ne faisait que lui injecter des médicaments jusqu'à ce que mort s'en suive", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. Le beau-père de Charles est mort trois jours après avoir reçu une triple dose d'antidouleurs, à 79 ans.

"Ces agissements qui ont eu lieu au sein de notre système de santé publique nous glacent le sang", explique de son côté une autre famille de victime. "Ces actions atroces, honteuses et impardonnables devront faire face à la justice et seulement après cela, nos proches pourront reposer en paix". Face à ce scandale qui a fait réagir jusqu'au 10 Downing Street, le ministre de la santé britannique, Jeremy Hunt, a affirmé que "la police examinera l'opportunité d'engager des poursuites".