Papouasie : Des militaires ivres sèment le chaos dans un camp de réfugiés australien

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avec AFP
L'Australie mène une politique très dure vis-à-vis de ces migrants, repoussant systématiquement les bateaux tentant de gagner illégalement ses côtes.

Des militaires papouasiens ivres ont pénétré dans le camp australien de rétention de migrants de l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, tirant des coups de feu en l'air, a affirmé dimanche la police en annonçant une enquête. Ce camp est une des installations offshores où l'Australie relègue les réfugiés tentant d'atteindre clandestinement l'île-continent.

Un match de foot qui dégénère. L'Australie mène une politique très dure vis-à-vis de ces migrants, repoussant systématiquement les bateaux tentant de gagner illégalement ses côtes. Ceux qui y parviennent sont relégués pour des durées indéterminées dans des camps comme celui de Manus, dont l'existence est condamnée par de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme. Dimanche, la police papouasienne a fait état de heurts dans ce camp après une altercation lors d'un match de football vendredi soir sur une base navale non loin, auquel participaient des demandeurs d'asile.

"Quelqu'un devra répondre de ce qui s'est passé". Plus tard, "des militaires ivres qui entendaient se venger du fait qu'un des leurs aurait été blessé par un demandeur d'asile" ont pénétré dans le camp de Manus en hurlant et en jetant divers objets, a annoncé dans un communiqué la police papouasienne. Ces militaires "ont semé le chaos (...) tirant plusieurs fois en l'air et s'en prenant de façon indiscriminée aux policiers, aux agents du département papouasien de l'immigration, aux personnes travaillant dans le camp et aux demandeurs d'asile." Un fonctionnaire et un demandeur d'asile ont été blessés, selon la police.

David Lapu, un responsable de la police locale, a promis de faire toute la lumière sur ces incidents : "Quelqu'un devra répondre de ce qui s'est passé." Il y a trois ans, un Iranien avait péri et 69 personnes avaient été blessées lors d'une émeute dans ce camp qui est censé fermer en octobre sur décision de la Cour suprême papouasienne. Il héberge environ 800 détenus.