"Panama papers" : une ONG impliquée ?

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avec AFP , modifié à
Solidaridad posséderait un réseau international de sociétés offshore, révèle deux quotidiens néerlandais. Sur son site internet, l'ONG dément.

Un réseau international. L'organisation néerlandaise d'aide au développement Solidaridad, connue pour avoir participé à la fondation du label de commerce équitable Max Havelaar, posséderait un réseau international de sociétés boîtes aux lettres, ont affirmé samedi deux quotidiens néerlandais sur la base des "Panama papers". Ces sociétés sont basées en Afrique du sud, à Hong Kong et au Panama, assurent les quotidiens Trouw et Financieel Dagblad.

Via une fondation au Panama, où l'ONG n'a ni employés ni activités, Solidaridad paye des organisations qui lui sont liées en Amérique centrale et en Amérique du Sud, assurent les deux quotidiens. "Solidaridad ne doit ainsi pas payer d'impôts sur les transactions internationales", affirment-ils. Ces journaux sont tous deux membres du Consortium international des journalistes d'investigation (Icij) qui dévoile depuis dimanche des documents révélant les pratiques financières et fiscales à tout le moins opaques de personnalités dans le monde entier.

"Solidaridad ne veut pas être associé à des sociétés qui ne payent pas d'impôts". "Ces affirmations sont fausses", a réagi l'ONG sur son site internet : "Il n'est d'aucune manière question d'évasion fiscale, les activités développées au Panama ne sont simplement pas imposables". L'ONG, grâce à son statut, ne paye pas d'impôts aux Pays-Bas et ne veut pas en payer pour ses transactions internationales, assurent les deux quotidiens.

Le bureau central de collecte de fonds (CBF) n'était pas au courant de l'existence de cette fondation au Panama et va tenter de déterminer si Solidaridad a respecté les "critères des ONG". "Le choix de la location n'a pas été déterminé par les régimes d'imposition", a ajouté Solidaridad, assurant être "complètement transparente au sujet de ses activités". Les contacts avec le cabinet d'avocat Mossack Fonseca, qui selon les "Panama papers" opérait un vaste système d'évasion fiscale, "ont été arrêtés immédiatement", a assuré l'ONG : "Solidaridad ne veut pas être associé à des sociétés qui ne payent pas d'impôts pour leur propre bénéfice".