Oui, l'Élysée a bien été piraté par les États-Unis en 2012

François Hollande et Barack Obama, en mai 2012.
François Hollande et Barack Obama, en mai 2012. © JEWEL SAMAD / AFP
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Dans une vidéo datée de juin dernier, l'ancien patron de la DGSE, Bernard Barbier, a révélé que les États-Unis étaient bien à l'origine de l'attaque informatique ayant visé l'Élysée en 2012.

L'information a failli passer complètement inaperçue. En juin dernier, devant les élèves de l'école d'ingénieurs Centrale-Supélec, l'ancien directeur de la DGSE, Bernard Barbier, a révélé que les États-Unis étaient à l'origine du piratage de l'Élysée en 2012.

"On était sûrs que c’était eux". Jusque-là, le rôle des États-Unis n'avait jamais été établi. Le piratage avait pourtant été découvert en mai 2012, entre les deux tours de l'élection présidentielle. Mais à l'époque, une note interne de la NSA, dévoilée par Le Monde en octobre 2013, laissait plutôt entendre que l'opération avait été dirigée par les services secrets israéliens. "J’ai reçu l’ordre du successeur de Sarkozy d’aller aux Etats-Unis les engueuler. On était sûrs que c’était eux", explique Bernard Barbier. "À la fin de la réunion, Keith Alexander [directeur de la NSA] n’était pas content. Alors que nous étions dans le bus, il me dit qu’il était déçu car il pensait que jamais on ne les détecterait et il ajoute : 'vous êtes quand même bons.' Les grands alliés, on ne les espionnait pas. Le fait que les Américains cassent cette règle, ça a été un choc", confie-t-il lors de la conférence, disponible sur Youtube dans sa quasi-intégralité.

La France également impliquée dans un piratage. L'ex-cadre de la DGSE a par ailleurs révélé l'implication de la France dans une vaste opération d'espionnage informatique, débutée en 2009, et visant notamment la Grèce, l'Espagne, l'Algérie ou encore le Canada. "Les Canadiens ont fait du reverse sur un malware qu’ils avaient détecté. Ils ont retrouvé le programmeur qui avait surnommé son malware Babar et avait signé Titi. Ils en ont conclu qu’il était Français. Et effectivement, c’était un Français".