Otage : l'action "coup de poing" des Legrand

Pascale Robert et Alain Legrand, les parents de Pierre Legrand, l' un des otages français, enlevé le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger.
Pascale Robert et Alain Legrand, les parents de Pierre Legrand, l' un des otages français, enlevé le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger. © Max PPP
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Charles Carrasco avec Gwendoline Debono et Pierre-Baptiste Vanzini , modifié à
EXCLU - Les proches de cet otage, enlevé il y a trois ans au Niger, vont manifester mercredi pour dire leur colère. 

L'INFO. Après des mois et des mois de silence, la famille de Pierre Legrand, l'un des otages enlevés au Niger le 16 septembre 2010 en compagnie de trois autres Français, a décidé de changer de méthode. Place à une action "coup de poing". En fin de matinée, selon les informations recueillies par Europe 1, les proches de cet employé de la société Vinci vont manifester à Paris dans un lieu très symbolique qu'ils préfèrent encore tenir secret. Mais l'objectif est clair : interpeller le gouvernement.

La dernière preuve de vie concrète que les familles ont obtenue est une vidéo jugée crédible par Paris, diffusée au mois de septembre dernier par l'agence mauritanienne ANI et qui daterait de juin. Dans ce document, les sept Occidentaux retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) apparaissaient, selon ANI, "en bonne santé". Parmi eux, les quatre Français retenus en otage. Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe y appelaient les autorités à "négocier leur libération".

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La famille se sent "trimballée". C'est un sentiment d'exaspération qui a poussé les proches de Pierre Legrand, l'otage au Niger, a changé de stratégie face aux autorités françaises. Son père, Alain Legrand, se sent "trimballé", depuis le printemps 2011. Il a le sentiment que le dossier est au point mort.

"Le gouvernement affirme être en train de chercher à valider des filières de négociations avec les ravisseurs. Pour moi, ça revient à dire qu'il n'y a rien de fait. Je pense que le gouvernement refuse de négocier. Je pense qu'ils ne font rien, qu'ils attendent. Ils attendent quoi ? Je ne sais pas. Peut-être qu'ils meurent les uns à la suite des autres, voilà ce que j'en pense", s'alarme Alain Legrand, interrogé par Europe 1. 

D'espoir en désespoir pour la famille. À cela s'ajoute les faux espoirs. A l'image de cet appel d'un interlocuteur des entreprises pour lesquelles travaillent les otages enlevés sur le site d'Arlit. "Aux alentours de Noël 2011, on a reçu un coup de téléphone de quelqu'un qui nous annonçait la libération pour le 1er janvier, voire le 15 janvier 2012. Le seul problème qu'ils avaient à l'époque était de trouver deux hélicoptères pour aller les chercher. Je pense qu'ils doivent encore être en train de chercher les hélicos parce que personne n'a été libéré", déplore Alain Legrand au micro d'Europe 1.

Un an et demi plus tard, Alain Legrand boycotte désormais les réunions avec les autorités, quitte à n'avoir aucune réponse à ses questions. Il préfère désormais descendre dans la rue pour faire entendre sa voix et tenter de sauver son fils.