Opération "mains propres" pour Jiabao

Le Premier ministre chinois va faire l'objet d'une enquête.
Le Premier ministre chinois va faire l'objet d'une enquête. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Le 1er ministre aurait demandé au PC chinois de faire lui-même l'objet d'investigations.  

Après l'affaire Bo Xilai, le scandale Wen Jiabao éclabousse le Parti communiste chinois. Suite aux révélations du New York Times selon lesquelles l'actuel Premier ministre avait amassé 2,1 milliards d'euros dans de multiples investissements familiaux, le parti a décidé d'ouvrir une enquête, annonce le South China Morning Post (SCMP) de Hong-Kong.

Le SCMP affirme même que c'est Wen Jiabao en personne qui aurait écrit au Comité permanent du Bureau politique du PCC -l'instance politique suprême, dont il est membre- pour réclamer de telles investigations.

Des positions "plus libérales"

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Ces révélations, immédiatement censurées en Chine, sont particulièrement embarrassantes avant l'ouverture jeudi du 18e congrès du PCC au cours duquel l'actuel président chinois, Hu Jintao, doit céder le poste de secrétaire général du PCC à Xi Jinping.

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Selon le South China Moring Post, des cadres du parti parmi les conservateurs "connus pour désapprouver les positions (politiques) plus libérales du Premier ministre" l'ont ainsi "prié d'apporter des explications circonstanciées sur toutes les allégations importantes" le visant, lui ou sa famille.

Les proches du Premier ministre posséderaient des intérêts dans des banques, des joailleries, des stations touristiques, des compagnies de télécommunication et des projets d'infrastructure, en recourant parfois à des entités offshore, selon le NYT qui maintient ses informations malgré les démentis.

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Ses avocats contre-attaquent

Le quotidien américain affirme que la mère de Wen Jiabao, Yang Zhiyun, âgée de 90 ans, posséderait au total 120 millions de dollars investis dans une société chinoise de services financiers, Ping An Insurance.

La semaine dernière, les avocats de proches de Wen Jiabao ont démenti certaines révélations du quotidien américain et l'ont menacé de poursuites, soutenant que le Premier ministre n'avait "jamais joué un rôle quelconque dans les affaires des membres de sa famille". A la suite de ces révélations, Wen Jiabao a assuré qu'il serait "heureux" de dévoiler publiquement ses actifs. Du jamais-vu au sein du Parti communiste chinois.