“Oh mon dieu, je dois aller à Paris !"

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Le journaliste qui a diffusé la vidéo d'ETA dimanche raconte comment il a été contacté par SMS.

C’est un scénario digne d’un film d’espionnage. Clive Myrie, le journaliste de la BBC qui a diffusé dimanche une vidéo dans laquelle l’ETA annonce un cessez-le-feu, raconte lundi comment il a récupéré le document. Des téléphones placés sur écoute aux rendez-vous donnés à la table d’un café, James Bond n’est pas très loin.

Dans son témoignage, publié sur le site de la BBC, Clive Myrie ne donne pas le nom de son contact. Le journaliste précise simplement qu’il le connaît de longue date mais il raconte "qu’il n’en avait pas entendu parler depuis un an". C'est par un mail que l’homme reprend un jour contact. Il lui annonce son séjour à Londres et lui propose de prendre un café, près de la station de métro de Covent Garden.

"C’est une blague ?"

"J’ai quelque chose à te raconter", aurait glissé l’homme lors de ce premier rendez-vous. "ETA est en train de réfléchir sérieusement à mettre fin à la lutte armée. Si ça t’intéresse, tu peux donner la nouvelle au monde entier", aurait-il ajouté. Clive Myrie raconte alors s’être étouffé avec son café, avant de se reprendre et de demander "c’est une blague ?". Non, aurait confirmé son interlocuteur.

Cet émissaire de l’ETA pensait alors avoir été placé sur écoute. Pour la remise de la vidéo à proprement parler, les deux hommes s’étaient accordés : si le journaliste recevait un SMS lui disant : ‘c’était sympa de te voir à Londres’, ce serait le feu vert pour un rendez-vous fixé… à Paris, gare du Nord.

Rendez-vous gare du Nord

Clive Myrie dit avoir reçu le fameux SMS quelques jours plus tard, alors qu’il rendait visite à sa mère. Mais le journaliste raconte n’avoir pas fait immédiatement le rapprochement entre l’ETA et ce message venu d’un numéro inconnu. Avant de s’exclamer : “Oh mon dieu, je dois aller à Paris !".

Gare du Nord, "comme dans une scène d’un roman d’espionnage à deux sous", Clive Myrie dit avoir attendu plusieurs minutes, avoir même pensé que son interlocuteur avait été arrêté par la police. L’homme s’est finalement présenté au lieu-dit. "J’ai récupéré la cassette, et comme on dit, le reste appartient à l’Histoire", conclut le journaliste.