Offensive à Gaza : l’ONU met en cause Israël

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Le Conseil des droits de l’Homme a approuvé vendredi le rapport Goldstone dénonçant des crimes de guerre lors du conflit de l’hiver dernier.

Les Palestiniens se réjouissent, les Israéliens ne décolèrent pas. Vendredi, le Comité des droit de l’Homme de l’ONU, a adopté une résolution palestinienne visant à approuver le rapport du magistrat sud-africain Richard Goldstone sur le conflit qui a enflammé la bande de Gaza entre novembre 2008 et janvier 2009, le renvoyant de facto devant le Conseil de sécurité. Or, ce rapport dénonce explicitement des crimes de guerres commis par l’armée israélienne à l’encontre des populations civiles palestiniennes.

L’Etat hébreu a condamné un vote qui, selon le ministère israélien des Affaires étrangères, "entrave les efforts pour promouvoir la paix au Proche-Orient". Le cabinet d’Avigdor Libermann y voit "un encouragement pour les organisations terroristes dans le monde entier".

Côté palestinien, c’est évidemment un autre son de cloche. A l’origine du texte, l'Autorité palestinienne s'est félicitée du résultat du vote. "Nous espérons maintenant que le rapport sera porté devant le Conseil de sécurité", a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat. Quant au mouvement islamiste Hamas, rival de l'Autorité palestinienne et qui contrôle la bande de Gaza, il a espéré "que ce vote conduira à un procès des chefs de l'occupation israélienne".

La résolution palestinienne a été adoptée à l’issue de deux jours mouvementés, grâce au soutien du groupe arabe, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), des non-alignés et des pays africains, majoritaires au Conseil des droits de l'Homme. Sur les 47 votants, 25 ont voté pour, 6 contre, dont les Etats-Unis, et 11 se sont abstenus, dont la France et le Royaume-Uni.

Le texte doit désormais être étudié par le Conseil de sécurité de l’ONU, à New York. Or, il préconise que l’instance onusienne saisisse le procureur de la Cour pénale internationale. Une issue redoutée notamment par l’Union européenne, qui craint qu'elle ne complique les fragiles tentatives de paix entre Israéliens et Palestiniens. Mais si une telle issue était proposée, il est quasiment certain que les Etats-Unis y opposeraient leur veto.