Obama parle économie et économies

Barack Obama a proposé l'unité aux républicains pour redresser le pays en matière économique.
Barack Obama a proposé l'unité aux républicains pour redresser le pays en matière économique. © REUTERS
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avec agences
Lors du discours sur l’état de l’Union, il a tendu la main aux républicains pour redresser le pays.

Barack Obama a consacré une large partie de son deuxième discours sur l’état de l’Union, dans la nuit de mardi à mercredi, à l’économie. Eloquent comme aux plus belles heures de sa campagne présidentielle, le président américain a tendu la main à ses adversaires républicains pour d’une part résister à la montée des puissances étrangères comme la Chine et l’Inde, et poursuivre la politique d’économies drastiques menée au niveau fédéral.

 

"Nous progresserons ensemble, ou pas du tout"

 

"Le monde a changé et, pour beaucoup, le changement a été douloureux", a lancé Barack Obama à la Chambre des représentants, devant les élus des deux chambres, son gouvernement, les juges de la Cour suprême et quelque invités. "Oui, le monde a changé. La lutte pour les emplois est réelle. Mais cela ne doit pas nous décourager. Cela doit nous galvaniser", a déclaré le président américain, soulignant que les Etats-Unis possédaient toujours l'économie la plus prospère du monde.

 

Pour contrer l’inexorable ascension des nouvelles puissances économiques, Barack Obama a appelé à l’unité nationale. L’hôte de la Maison blanche a souhaité que ses adversaires, désormais majoritaires à la Chambre et toujours dotés d'une solide minorité de blocage au Sénat, assument la "responsabilité partagée" de gouverner. "De nouvelles lois ne seront adoptées qu'avec le soutien de démocrates et de républicains. Nous progresserons ensemble, ou pas du tout", a-t-il prévenu, en appelant ses adversaires républicains à soutenir les investissements pour "innover, éduquer et construire mieux que le reste du monde".

 

"Eliminer les milliards aux entreprises pétrolières"

 

Barack Obama a d’ailleurs fait un geste d’apaisement envers ses adversaires, en proposant un gel d'une partie des dépenses budgétaires pendant cinq ans, deux ans de plus que précédemment annoncé. Ce souci d’économies a été permanent dans son discours. "Ce soir, je demande aux démocrates et aux républicains de simplifier le système. Débarrassez-vous des niches fiscales. Utilisez les économies réalisées pour baisser le taux de l'impôt sur les entreprises, sans augmenter notre déficit", a-t-il ainsi lancé, avant de viser les groupes pétroliers. "Je demande au Congrès d'éliminer les milliards de dollars que nous versons aux entreprises pétrolières. Elles se débrouillent très bien toutes seules. Au lieu de subventionner l'énergie du passé, investissons dans celle de demain."

 

Reste à savoir si les républicains accepteront de saisir la main tendue par Barack Obama. Au vu de la réaction du président de la commission du Budget à la Chambre, Paul Ryan, ce n’est pas gagné. "Notre pays approche du bord du précipice. Nous sommes arrivés à un moment où si la croissance du gouvernement n'est pas maîtrisée, le meilleur siècle des Etats-Unis aura été le dernier", a lancé le républicain en guise de réponse officielle au discours présidentiel.