Obama ou l'art de la "cool attitude"

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Assiya Hamza , modifié à
Le président américain s'est forgé une bonne image, légèrement écornée cependant aujourd'hui.

Barack Obama est comme tout le monde, ou presque. Le président des Etats-Unis, candidat à sa propre succession en novembre prochain, a su donner l'image d'un homme détendu en toutes circonstances. Chant, danse, utilisation des réseaux sociaux... le locataire de la Maison-Blanche est "cool". Peut-être trop désormais pour ses détracteurs.

Barack Obama est cool...

Barack Obama ne manque pas d'humour. Invité du Late Night de Jimmy Fallon le 24 avril, Barack Obama a fait un sketch musical sur les emprunts des étudiants. Musique choisie ? The Roots. "Je suis le président Barack Obama et moi aussi j’aimerais "Slow Jam the News". Ce que nous disons est simple : ce n’est pas le moment de rendre l’école plus chère pour nos jeunes.", a-t-il slammé pour expliquer pourquoi il avait demandé au Congrès de renouveler un programme de prêts étudiants à faible taux d’intérêt.

Barack Obama adore pousser la chansonnette.  Le 19 janvier, lors d'une soirée de levée des fonds pour sa campagne dans la salle du mythique Apollo Theater d'Harlem à New York, le président sortant a entonné Let's stay together (Restons ensemble) d'Al Green. Une courte performance qui n'a pas manqué de ravir un parterre de sympathisants, dont le crooner en personne.

Et, pour le 44ème président des Etats-Unis, une campagne ne se concevant pas sans musique, sa liste officielle de chansons a été dévoilée le 11 février sur Spotify. 29 titres de country, rock et soul mais pas de hip-hop : Bruce Springsteen, Wilco, No Doubt, U2, Jennifer Hudson ou encore Arcade Fire.

Obama est à la page. Twitter, Facebook en 2008 ou encore la plateforme de micro-blogging Tumblr depuis janvier...Barack Obama est un as de la Toile. Le pensionnaire de la Maison-Blanche y dévoile des vidéos le montrant, casque d'ipod dans les oreilles, en train de fredonner. Mais aussi des photos personnelles ou ses recettes de cuisine.

Même sa femme Michelle est cool. La First Lady, atout chic et charme, n'hésite pas à mouiller le maillot. Michelle Obama s'est lancé dans un concours de pompes avec la célèbre présentatrice Ellen DeGeneres. Le 1er février, sur le plateau du Ellen DeGeneres Show à Los Angeles, l'épouse du chef de l'Etat a fait 15 pompes. De quoi battre à plat de couture la star des talk-shows.

Autre preuve que Michelle Obama ne se prend pas au sérieux, le concours de tir à la corde, de course-en-sac ou encore de pompes organisés dans les couloirs de la Maison-Blanche. A l'occasion du 2e anniversaire de son opération de lutte contre l'obésité infantile, Let's move !, la première dame a défié l'animateur Jimmy Fallon. Le tout sur la chanson emblématique du film Rocky, Eye of the Tiger.

... mais pas autant que ça

Une arme à double tranchant. Mais cette "cool attitude" peut aussi se transformer en argument électoral pour ses adversaires. Dans une vidéo intitulée "cool", American Crossroads, le Super PAC fondé par le républicain Karl Rove, le président Obama est assimilé "à la plus grande célébrité du monde". Sur une musique entraînante, Barack Obama est montré en train de danser, de chanter, de boire. "Mais après quatre années avec un président célèbre", peut-on lire sur l'écran, "1 diplômé sur 2 est sans emploi ou sous-employés. 85% d'entre eux sont retournés vivre chez leur parents", rappelle American Crossroads.

Obama serait froid. Une ancienne petite-amie de Barack Obama, Genevieve Cook, révèle dans un livre à paraître en juin des aspects insoupçonnés de la personnalité du président. "Il emploie des mots doux, peut être ouvert et confiant, mais il y a aussi cette froideur", confie-t-elle à David Maranis, journaliste au Washington Post. Quand la jeune femme, alors âgée de 22 ans, lui avait confié son amour, Barack Obama lui aurai répondu "merci"...

Obama ne tient pas toujours parole.  Alors même qu'il avait promis de réformer le Patriot Act voté par le Congrès à la demande de George W. Bush après les attentats de 11-Septembre 2001, Barack Obama a prolongé la principale loi anti-terroriste le 27 février 2010. Le texte, jugé liberticide par de nombreux Américains, confère notamment d’immenses pouvoirs au gouvernement fédéral pour les écoutes téléphoniques et le contrôle des courriers.