Obama corrige sa stratégie antiterroriste

Les attaques de drones sont de plus en plus critiquées aux Etats-Unis.
Les attaques de drones sont de plus en plus critiquées aux Etats-Unis. © REUTERS
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avec AFP
ZOOM - Le président américain a annoncé des réformes sur Guantanamo et les attaques de drones.

L’info. Au moment où son administration est cernée par plusieurs scandales, Barack Obama tente de désamorcer d’autres sujets sensibles. Le président américain a recadré jeudi sa stratégie antiterroriste, faisant des annonces sur la prison militaire de Guantanamo et sur les attaques de drones, de plus en plus controversées. Barack Obama a aussi prévenu qu’une guerre perpétuelle contre le "terrorisme" serait "perdue d’avance" s’il n’existe pas de stratégie pour s’en prendre aux racines de l’extrémisme.

Le discours de Barack Obama :

Guantanamo, une promesse réitérée

>> Le dossier. En 2009, Barack Obama avait promis de fermer la prison de Guantanamo, à Cuba, ouverte en 2002 par George W. Bush. Quatre ans plus tard, le centre de détention est toujours ouvert. Pire : sur 166 détenus, 103 sont en grève de faim et 31 d’entre eux sont nourris de force.

Guantanamo REUTERS

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>> Les annonces. Répétant jeudi son intention de fermer, à terme, la prison, Barack Obama a annoncé devant l’Université de la Défense nationale la levée du moratoire sur le transfert de détenus vers le Yémen, d'où sont originaires un grand nombre d'entre eux. Les dossiers de ces prisonniers seront examinés "au cas par cas". Le président américain a en outre indiqué qu’il allait nommer un nouvel envoyé spécial pour superviser les transferts de prisonniers. Il a aussi demandé au Pentagone de désigner, sur le sol américain, un site où seraient organisés les procès militaires d’exception pour les détenus toujours inculpés.

> ZOOM : Pourquoi Obama n'a toujours pas fermé Guantanamo

Les frappes de drones encadrées

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>> Le dossier. Pour Barack Obama, le sujet est hautement sensible : ces frappes, menées clandestinement par les services secrets dans plusieurs pays hors des zones de conflit, sont de plus en plus controversées. Les frappes de drones suscitent notamment des tensions avec le Pakistan, où ces attaques ont fait 3.577 morts depuis 2004, dont 884 civils, selon l’Association britannique du journalisme d’investigation. Des citoyens américains, comme l’imam radical américano-yéménite Anwar Al-Aulaqi, font partie des victimes de ces attaques. Or, pour les groupes de défense des droits de l’Homme, de tels assassinats sont anticonstitutionnels.

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>> Les annonces. Pour la première fois, Barack Obama a esquissé des règles sur l’usage des drones militaires, jusqu’ici tenu secret, note le Washington Post. Ce nouveau mémorandum, rendu public, encadre les frappes dans les pays où les Etats-Unis ne sont pas en guerre, comme le Yémen, le Pakistan, ou encore la Somalie. Les personnes visées doivent représenter une menace "continue et imminente" contre les Américains. Les actions ne peuvent avoir en outre lieu que si le suspect en question ne peut pas être facilement capturé. Un contrôle parlementaire doit aussi être mis en place. L’effort de transparence demeure toutefois limité, puisque nulle par dans ce document le mot "drone" n’est écrit noir sur blanc.