Obama condamne les tortures, pas les agents de la CIA

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Barack Obama a de nouveau condamné, lundi, l’usage de la torture lors d’interrogatoires de terroristes présumés, assurant qu’il était important de rendre public ces faits. Mais dans le même temps, le président américain a assuré la CIA de son "soutien total" alors que des associations de droits de l’homme exigeaient des poursuites.

Les révélations sur les méthodes d’interrogatoires des services de renseignements américains se font de plus en plus précises. Le New York Times a ainsi publié dans son édition de dimanche une note du ministère américain de la Justice qui indique que les agents de la CIA que le "cerveau" du 11-Septembre, Khalid Sheik Mohamed, a été soumis 183 fois à la simulation de noyade lors d’interrogatoires. Face à ces faits lundi, Barack Obama a à nouveau condamné l’usage de la torture, indigne selon lui des Etats-Unis. Mais le président américain s’est aussi livré à un exercice d’équilibriste.

D’un côté, Barack Obama a assumé le fait que ces informations soient rendues publiques, pour mieux savoir ce qui s’est passé et pour pouvoir changer de cap. Mais le président américain n’a pas utilisé ces révélations pour condamner les agents de la CIA. Il les a d’ailleurs assurés qu’ils ne seraient pas poursuivis pour avoir recouru à ces méthodes d'interrogatoires contestables. "Je sais que les derniers jours ont été difficiles (…) Nous vivons une époque dangereuse. Je vais avoir besoin de vous plus que jamais", a dit le président américain, sous les applaudissements.

Découvrez l'allocution de Barack Obama sur CNN :

Une position très critiquée par les associations de défense des droits de l’homme et par certains démocrates qui exigeaient des poursuites contre ceux qui ont procédé aux interrogatoires, mais aussi contre ceux qui les ont autorisés, au plus haut niveau dans l’administration Bush. "Je me suis battu par le passé pour protéger la confidentialité des informations classées secrètes, et je continuerai à le faire à l'avenir. Et rien n'est plus important que de défendre l'identité des agents de la CIA", a réaffirmé de son côté Barack Obama.