Nuit de colère place Tahrir

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avec François Clauss, envoyé spécial d'Europe 1 en Egypte , modifié à
REPORTAGE - Des Egyptiens ont occupé les rues malgré l'imposant dispositif policier.

"Tantaoui dégage !", "le peuple veut la chute du maréchal". La jeunesse égyptienne s'est à nouveau mobilisée dans la nuit de lundi à mardi pour défendre la révolution de la place Tahrir, à nouveau occupée par des dizaines de milliers de manifestants. Comme une seconde révolution, a constaté l'envoyé spécial d'Europe 1 en Egypte.

L'Egypte a connu une nouvelle nuit de troubles après l'annonce par le gouvernement d'intérim de sa démission, refusée par l'armée. Pour la troisième journée consécutive, les manifestants se sont opposés aux forces de l'ordre, malgré un bilan humain déjà lourd : deux personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi à Ismaïliya, selon des sources médicales dans un hôpital de cette ville sur la mer Rouge, portant à 26 le bilan des décès depuis samedi.

"Nous avons eu assez de martyrs"

"C'est avec cela qu'ils nous assassinent, des balles réelles", s'indigne une jeune manifestante au micro d'Europe 1, en montrant des douilles ramassées dans la rue. "Nous avons eu assez de martyrs. Je ne suis pas déçue ce soir, je suis détruite", ajoute-t-elle dans une atmosphère de chaos ponctuée par les sirènes des ambulances.

Des mouvements égyptiens, dont la Coalition des jeunes de la révolution et le mouvement du 6 avril, ont appelé à une manifestation massive mardi à 16 heures sur la place Tahrir pour réclamer la fin du pouvoir militaire et la formation d'un "gouvernement de salut national". Un appel à manifester dont s'est désolidarisée l'organisation des Frères Musulmans, par "souci de ne pas entraîner le peuple vers de nouveaux affrontements sanglants avec des parties qui cherchent davantage de tensions".