Nucléaire : l'Iran pose ses conditions à la coopération

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Téhéran souhaite une livraison de combustible nucléaire pour un réacteur avant d'envoyer son uranium enrichi en Russie et en France.

Donnez-nous du combustible nucléaire d’abord, nous vous enverrons notre uranium enrichi ensuite. Tel est, en substance, le message que l’Iran a fait passer aux puissances occidentales dans la réponse qu’elle a envoyée jeudi, à l'Agence internationale de l'Energie atomique, qui proposait à Téhéran que son uranium soit enrichi à l’étranger.

Des diplomates occidentaux ont indiqué, vendredi, que les grandes puissances occidentales jugeaient inacceptable la demande iranienne, quand bien même Téhéran s’engageait à envoyer en Russie et en France la plus grande partie de son stock d'uranium enrichi. Ils ont affirmé ne pas savoir si la proposition était sérieuse ou si les Iraniens cherchaient simplement à faire traîner les négociations en longueur.

Le directeur général de l'AIEA, Mohamed El Baradei, qui se trouve à New York pour une série de réunions au siège des Nations unies, s'est refusé à tout commentaire. Et la représentation permanente de l'Iran à l'Onu n'a pu être contactée.

La proposition de l'AIEA prévoit le transfert de 75% du stock d'uranium faiblement enrichi de l'Iran - il en a officiellement 1,5 tonne - vers la Russie puis la France pour y être traité et converti en combustible afin d'être utilisé dans un réacteur de Téhéran qui produit des radio-isotopes pour le traitement du cancer.

Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, s’était dit prêt, jeudi, à coopérer : "Les conditions ont été posées pour une coopération dans le domaine nucléaire", avait-il affirmé, tout en réaffirmant "les droits incontestables de la nation iranienne" à disposer d’un nucléaire qu’il qualifie de pacifique.

> L'Iran "prêt à coopérer"

> La proposition de l'AIEA