Nucléaire iranien : vers un nouveau round de négociations

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avec agences , modifié à
ZOOM - Les informations sont distillées avec parcimonie. Mais rien ne semble joué pour le moment dans les négociations avec l'Iran.

L’info. Rien ne filtre pour le moment. Les chefs de la diplomatie américaine, française, britannique, chinoise et allemande sont en pleines discussions à Genève avec leur homologue iranien pour tenter de trouver un accord sur le nucléaire. L'enrichissement d'uranium par l'Iran est au coeur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël, qui craignent que l'uranium enrichi à 20% soit utilisé pour obtenir de l'uranium à 90% pour un usage militaire.

Les diplomates s'efforçaient toujours samedi soir à Genève de lever les obstacles à un accord sur le programme nucléaire iranien, l'Iran émettant de son côté l'hypothèse d'un nouveau cycle de discussions dans environ une semaine du fait de divergences entre Occidentaux.

>> Europe1.fr fait le point sur l’avancée des négociations et les quelques pistes évoquées pour l’accord qui sera conclu.

Une partie du programme gelée. Les discussions de l'Iran et le groupe des 5+1 sont centrées sur une proposition de l'Iran, où le changement de ton sur le dossier est perceptible depuis l'élection en août du président modéré Hassan Rohani. Selon cette proposition, non rendue publique, l'Iran accepterait de geler une partie de son programme controversé en échange de la levée de certaines sanctions internationales qui asphyxient son économie.

Les responsables iraniens ont répété ces derniers jours que le droit de l'Iran à l'enrichissement constituait "une ligne rouge", sans toutefois exclure une évolution de leur position sur une partie de cet enrichissement. L'Iran dispose de 19.000 centrifugeuses pour réaliser cet enrichissement.

Kerry, le négociateur. Du côté des négociateurs, l'idée est de trouver des points d'entente sur des questions bien précises comme ce que va advenir du stock d'uranium enrichi à 20% dont dispose Téhéran. Pour cela, le secrétaire d'Etat américain est venu "aider à réduire" les divergences dans les négociations, à l'invitation de la diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui préside les discussions, a indiqué un responsable américain.  Il a retrouvé les membres européens du groupe des "5+1" (Etats-Unis, Chine, Royaume-Uni, France, Russie et Allemagne) chargé de négocier un accord sur le très contesté programme nucléaire iranien.

Ce que souhaite la France. Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, "il y a des avancées mais rien n'est encore acquis". "Nous voulons un accord qui soit une première réponse solide aux inquiétudes liées au nucléaire iranien". "Je suis venu personnellement à Genève parce que cette négociation est difficile, mais importante pour la sécurité régionale et internationale", a-t-il aussi déclaré. Un texte intérimaire est en cours de discussion. Trois points retiennent en particulier l'attention de la délégation française. Ils constituent pour tous quelques unes des questions prioritaires à régler en vue d'un accord. La France estime qu'il faut clarifier la position iranienne sur "la construction du réacteur à eau lourde d'Arak", susceptible de produire du plutonium utilisable à des fins militaires, mais demande également "ce que va advenir du stock d'uranium enrichi à 20%" et pose "la question plus générale de l'enrichissement en Iran", selon un membre de la délégation.

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