Nucléaire iranien : "en Israël, nous sommes extrêmement inquiets"

Les négociations sur le nucléaire iranien se poursuivent à Lausanne.
Les négociations sur le nucléaire iranien se poursuivent à Lausanne. © AFP
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INTERVIEW E1 - Avi Pazner, ancien ambassadeur d'Israël en France, assure que "John Kerry mène le jeu" dans les négociations sur le nucléaire iranien.

"L’accord n’est pas bon. S’il l’était, Israël serait pour". Avi Pazner, ancien ambassadeur d'Israël en France et ex-porte-parole du gouvernement, a dénoncé jeudi sur Europe 1 l'accord qui se dessine à Lausanne sur la question du nucléaire iranien.

"Possible course à l'arme nucléaire" au Moyen-Orient. "En Israël, nous sommes extrêmement inquiets de voir cet accord qui permettra à l’Iran, dans dix ans, dans quinze ans, d’acquérir l’arme nucléaire", a asséné le diplomate. "L’accord, d’après ce que nous savons, permet à l’Iran de continuer son enrichissement d’uranium. Cela veut dire que les autres grandes puissances du Moyen-Orient vont elles aussi vouloir enrichir l’uranium", craint l'ancien ambassadeur, qui redoute une "possible course à l'arme nucléaire" dans la région.

"Clair avantage iranien". Pour Avi Pazner, il y a dans les négociations "un clair avantage iranien", "à cause de la date-butoir [l'échéance initialement prévue mardi à minuit mais dépassée], de par la décision américaine de ne pas la respecter et d'avoir un accord presque à tout prix", ce qui est "extrêmement dangereux". "Je ne vois pas comment John Kerry [le chef de la diplomatie américaine] peut retourner aux Etats-Unis sans avoir d'accord, alors que pour le président Obama, c'était une des pièces maîtresses de sa politique étrangère", estime Avi Pazner, insistant : "il fallait tout simplement négocier jusqu'à ce qu'on arrive à un arrangement, là, cela veut dire qu'on est pressés et cela donne un avantage à l'adversaire".

La France, "plus ferme que les Etats-Unis". L'ancien ambassadeur a aussi salué la position de la France, "beaucoup plus ferme que celle des Etats-Unis". "J’espère que Fabius tiendra le coup, j’imagine qu’il y a de très grandes pressions exercées sur lui par John Kerry, qui est là pour cela", a ajouté Avi Pazner, pour qui "c’est Kerry qui mène le jeu". Et le diplomate d'insister : "je vois que la France essaie de freiner une course vers un accord mauvais, mais je ne sais pas si elle réussira".

L'interview d'Avi Pazner dans son intégralité :

Pazner : "L'erreur a été de mettre une date...par Europe1fr

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