Nucléaire : 22 réacteurs inquiètent

Le réacteur numéro trois de la centrale de Doel pourrait fermer en raison de fissures potentielles. D'autres pourraient suivre.
Le réacteur numéro trois de la centrale de Doel pourrait fermer en raison de fissures potentielles. D'autres pourraient suivre. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Des fissures découvertes dans un réacteur belge laisse craindre d’autres anomalies ailleurs.

En matière de nucléaire, la Commission européenne joue la prudence. Après la révélation mardi par l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) belge de l’existence de fissures potentielles fissures sur la cuve du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, située près d'Anvers, a suscité son lot d’inquiétude. L’instance européenne a donc réclamé jeudi un contrôle de toutes les installations similaires, au nombre de neuf sur le territoire de l’Union européenne, de 22 en tout dans le monde.

"Les autorités vont faire ces contrôles, cela semble évident", a confirmé Marlène Holzner, la porte-parole du Commissaire à l'Energie Gunther Oettinger. "La Commission européenne peut faire des recommandations, mais elle ne peut pas obliger", a-t-elle toutefois précisé.

Des réacteurs arrêtés ?

Le fabricant de la cuve potentiellement endommagée, le groupe néerlandais Rotterdamsche Droogdok Maatschappij, qui a depuis cessé ses activités, a en fait livré 21 autres cuves du même type, dont l'une équipe le réacteur numéro 2 de la centrale belge de Tihange, près de Liège. Selon Le Monde, les mêmes cuves équipent deux réacteurs aux Pays-Bas, deux autres en Allemagne, deux en Espagne, un en Suède, deux en Suisse, dix aux Etats-Unis et un en Argentine.

En Belgique, l’inspection du réacteur numéro 2 de Tihange, lui aussi concerné, est déjà programmé pour septembre. L'AFCN a estimé possible que ce réacteur et celui de Doel soient définitivement arrêtés après les inspections. "Une éventuelle réparation de la cuve est pratiquement impossible et n'est pas l'option à retenir, parce qu'il est à craindre qu'une telle opération fasse apparaître de nouvelles tensions dans la paroi de la cuve, ce qu'il faut absolument éviter", explique l’AFCN. "Un remplacement de la cuve est extrêmement difficile (dose élevée de rayonnements) et n'a jamais eu lieu où que ce soit dans le monde", souligne par ailleurs l'AFCN.

Un rapport complet à l’automne

Le commissaire à l’Energie Gunther Oettinger a obtenu en mars 2011 de faire contrôler la sûreté de toutes les installations nucléaires de l'UE après l'accident de Fukushima au Japon. L'UE compte 147 réacteurs répartis dans 14 pays, dont 58 en France, et 24 nouveaux réacteurs sont en projet.

Seuls 38 réacteurs ont à ce jour été inspectés, mais les contrôles supplémentaires demandés par le commissaire doivent lui permettre d'avoir une connaissance des atouts et des faiblesses de chacun des types de réacteurs exploités dans l'UE. Il rendra son rapport à l'automne et "le problème découvert dans le réacteur numéro 3 de la centrale de Doel figurera dans ce rapport", a précisé sa porte-parole.