Novitchok : pour le Kremlin, il serait "absurde" d'accuser la Russie de la mort d'une Britannique

Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, s'est défendu de toute implication dans l'empoisonnement et la mort d'une Britannique, contaminée au Novitchok.
Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, s'est défendu de toute implication dans l'empoisonnement et la mort d'une Britannique, contaminée au Novitchok. © SERGEI KARPUKHIN / POOL / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Anticipant les soupçons à son égard après la mort d'une Britannique empoisonnée au Novitchok, le Kremlin a tenu à affirmer son innocence.

Le Kremlin a jugé lundi qu'il serait "absurde" d'accuser la Russie de la mort d'une Britannique, contaminée au Novitchok quatre mois après la crise diplomatique entre les deux pays déclenchée par l'empoisonnement d'un ancien espion russe et de sa fille. "Nous ne sommes pas au courant que la Russie ait été d'une quelconque manière associée avec cela. Nous considérons que ce serait dans tous les cas assez absurde", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors d'un point-presse.

"Nous regrettons profondément la mort d'une ressortissante britannique", a-t-il ajouté, précisant que la Russie "demeurait très préoccupée quant à la présence de substances toxiques sur le territoire du Royaume-Uni". "Nous considérons que cela représente bien sûr un danger non seulement pour les Britanniques mais pour tous les autres Européens", a-t-il assuré. "La Russie a proposé dès le début à ses partenaires britanniques une enquête conjointe" mais Londres n'a pas donné suite à cette proposition, a affirmé Dmitri Peskov, s'interrogeant si "la Grande-Bretagne est intéressée par une véritable enquête".

Hospitalisée dans un état critique à Salisbury, dans le sud du Royaume-Uni, Dawn Sturgess, 44 ans, est décédée dimanche soir. Elle avait été contaminée à l'agent innervant Novitchok, selon la police britannique qui menait lundi une enquête pour meurtre. Un homme de 45 ans, hospitalisé lui aussi après avoir été contaminé au Novitchok selon Londres, reste dans un état critique.

Ces contaminations interviennent quatre mois après la tentative d'empoisonnement, également au Novitchok, qui avait visé l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia à Salisbury. Après plusieurs semaines de soins lourds, ils avaient pu sortir de l'hôpital, tout comme Nick Bailey, le premier policier qui leur avait porté secours. La tentative d'empoisonnement des Skripal avait été attribuée par Londres à Moscou, qui avait nié toute implication. L'affaire avait déclenché une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux et une vague d'expulsions croisées de diplomates.