Deux blessés et 31 arrestations à Ferguson

Manifestations à Ferguson, le 18 août.
Manifestations à Ferguson, le 18 août. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
MISSOURI - Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser de nouvelles manifestations dans la nuit.

Nouvelles manifestations. Les policiers ont une nouvelle fois fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants lundi soir à Ferguson, cette ville du Missouri en proie à de violentes émeutes depuis qu'un policier a abattu un jeune Noir atteint par au moins six balles. Deux personnes ont été blessées par balle et 31 arrêtées dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé la police.

Les victimes ont été blessées par des tirs provenant des manifestants, a précisé Ron Johnson, chargé des opérations de maintien de l'ordre, assurant que la police n'avait pas ouvert le feu. Les forces de l'ordre ont essuyé des "tirs nourris", a précisé le responsable des opérations lors d'une conférence de presse, mardi. "Aucun coup de feu n'a été tiré par les agents bien qu'ils aient été intensément attaqués".

Gaz lacrymogène. Les agents, en équipement anti-émeute, encadrés par un véhicule blindé du SWAT et un hélicoptère, ont ordonné à plusieurs reprises aux personnes rassemblées de se disperser. Ils ont ensuite tiré des grenades de gaz lacrymogène peu après 23 heures locales, provoquant la dispersion de la foule - moins nombreuse que celle qui avait affronté la police dimanche. Des tensions relayées sur Twitter, notamment par une journaliste du Huffington Post :

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La Garde nationale déployée. Plus tôt lundi, des militaires de la Garde nationale ont été déployés pour épauler la police locale. Grâce à ces renforts, aucun couvre-feu n'a été mis en place lundi, contrairement à samedi et dimanche, a expliqué le gouverneur Jay Nixon, soulignant la mission "limitée" des militaires, censés monter la garde autour du quartier général de la police.

Obama veut de la "retenue". Barack Obama, briefé par son ministre de la Justice Eric Holder lundi après-midi, a dit avoir recommandé au gouverneur une utilisation "limitée" de cette force. "Je surveillerai dans les jours qui viennent qu'elle aide, plutôt qu'elle n'aggrave la situation", a-t-il prévenu, ajoutant que Eric Holder se rendrait sur place mercredi. Le déploiement massif de policiers lourdement équipés, souvent d'armes de guerre, a exacerbé les tensions plutôt que de les apaiser. Le président a réitéré son appel à la "retenue", estimant que rien n'excusait "l'utilisation de la force excessive par la police".

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Trois autopsies. La mort de Michael Brown le 9 août, dans des circonstances controversées alors qu'il n'était pas armé, a entraîné des émeutes dans cette ville de 21.000 habitants. Au moins "six balles ont atteint (Michael Brown), et deux ont peut-être repénétré" dans le corps, a déclaré Michael M. Baden, légiste de renom mandaté par la famille. Il n'a relevé aucun résidu de poudre sur le corps de la victime de 18 ans et "aucune trace" de lutte, les quelques abrasions sur le corps étant attribuées à la chute sur la route.

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Pas moins de trois autopsies ont été demandées, l'une par les autorités locales, l'autre par la famille et une troisième par le ministre de la Justice pour tenter de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme. Car les versions de la police et de plusieurs témoins divergent. Pour les uns, Michael Brown aurait tenté de se saisir de l'arme de service du policier qui l'a abattu, une confrontation au cours de laquelle ce dernier aurait été blessé au visage. Pour plusieurs témoins, dont l'ami de Michael Brown qui l'accompagnait, il avait les mains en l'air. Selon le Washington Post, des traces de marijuana ont été relevées dans l'organisme de la victime.