Nobel de la Paix, un prix politique ?

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L'opposant chinois Liu Xiaobo figure parmi les favoris. Un choix délicat pour le comité.

Après la surprise Obama l'an dernier, à qui le prix Nobel 2010 de la paix va-t-il être attribué cette année ? Deux candidats sont annoncés favoris pour recevoir le prestigieux prix vendredi : un dissident chinois emprisonné, Liu Xiaobo, et une militante afghane des droits de l'Homme, Sima Samar.

Un nombre record de 237 candidats étaient en lice cette année pour le Nobel de la paix, une liste tenue secrète, mais qui comprendrait l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai ou encore l'ONG russe Memorial et sa cofondatrice Svetlana Gannouchkina.

Un "geste inamical" envers la Chine ?

Le lauréat "le plus vraisemblable est probablement un opposant emprisonné en Chine", a estimé jeudi la télévision norvégienne TV2, qui avait correctement prédit la victoire-surprise de Barack Obama l'an dernier.

Selon les sites de paris en ligne, l'opposant chinois Liu Xiaobo tient la corde pour la prestigieuse récompense qui sera décernée à 11 heures à l'Institut Nobel à Oslo. Un tel choix risquerait de susciter le courroux du régime chinois qui a mis le comité en garde contre un "geste inamical" susceptible d'affecter les relations entre la Chine et la Norvège.

Le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland, a laissé entendre vendredi que le prix Nobel de la paix 2010 serait controversé. "Oui, sans aucun doute", a déclaré Thorbjoern Jagland sur la chaîne TV2, alors qu'on lui demandait s'il devrait de nouveau cette année défendre le choix du comité comme il avait dû le faire l'an dernier face aux critiques estimant que le Nobel de la paix attribué à Barack Obama était prématuré. "Vous comprendrez dans quelques heures quand vous verrez le nom" du lauréat, a-t-il expliqué.

Ancienne figure de proue du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, Liu Xiaobo purge une peine de 11 ans de prison pour "subversion du pouvoir de l'Etat" pour avoir été l'un des 300 signataires de la "Charte 08", un texte qui réclame une Chine démocratique.

Un prix du compromis ?

Directeur de l'Institut de recherche sur la paix à Oslo (Prio), Kristian Berg Harpviken penche plutôt pour un prix "traditionnel", sa candidate préférée étant l'Afghane Sima Samar, militante de la cause féminine dans un pays où les droits de la femme sont souvent bafoués.

La radio Democratic Voice of Burma (DVB) basée à Oslo et le Tribunal spécial pour la Sierra Leone complètent son tiercé favori. La chaîne NRK, dont les pronostics se sont plusieurs fois avérés exacts à l'exception notable de l'an dernier, a relevé que "beaucoup ont une préférence pour un ou plusieurs opposants chinois", citant Liu Xiaobo et la dissidente ouïghoure en exil Rebiya Kadeer.