Nigérianes enlevées : ils traquent Boko Haram

Des habitants s'arment pour lutter contre Boko Haram
Des habitants s'arment pour lutter contre Boko Haram © Reuters
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et Sophie Bouillon, envoyée spéciale au Nigeria , modifié à
REPORTAGE E1 - Toujours à la recherche des lycéennes enlevées, les habitants de la zone de Chibok n'ont pas perdu espoir.

SUR PLACE. Cela fait maintenant un mois qu’elles ont disparu. Les habitants de l’Etat de Borno au Nigeria sont toujours à la recherche des lycéennes enlevées par Boko Haram. Comme les autorités nigérianes ont mis du temps à s’intéresser au sort des quelque 200 jeunes filles aux mains des islamistes, ils prennent eux-mêmes en main la traque.

500 d’entre eux ont décidé de prendre les armes et parmi eux, le père d’une des jeunes filles kidnappées : "Les soldats sont dans la forêt mais ils ne sont pas assez, explique-t-il, à Europe 1. Ca fait un mois et ils ne les ont pas trouvées. Je veux ramener ma fille à la maison."

Reportage au Nigeria : les habitants traquent...par Europe1fr

Des armes de fortune et des grigris. Alors lui et les autres habitants donnent tout ce qu’ils peuvent, c’est-à-dire pas grand-chose à part leur volonté. "Nous sommes pauvres", se plaint l’un d’entre eux. "Personne ne nous prend au sérieux." Leurs armes sont ridicules, s’ils veulent se battre contre Boko Haram. Les fusils, quand ils en ont, sont d’un autre âge, les couteaux sont rouillés. A quelques centaines de kilomètres de là, des soldats américains suréquipés sont déployés au Tchad pour venir en aide au Nigeria.

"Allah nous envoie et on ne peut pas refuser d’y aller", insiste un combattant. Pour se protéger de la violence et des balles des islamistes, leur seule défense sont des amulettes, confectionnées avec des versets du Coran. Ils en sont persuadés, ces grigris les rendront invincibles. 

Nigeria grigri

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Pour prouver l’efficacité de leur magie noire, les chasseurs n’hésitent pas à se brûler le visage, à se taillader les bras avec leurs couteaux, dans des scènes de transe et de folie qui font monter la tension.

Le Nigeria garde la main. Mais les autorités nigérianes veulent garder la main sur l’affaire. Pour l’instant, l’armée refuse d’autoriser ces chasseurs traditionnels à se rendre dans la forêt. Mais eux sont déterminés et promettent d’y aller.

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