Nigeria : le Tchad bombarde une ville tenue par Boko Haram

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A. Wemaere avec AFP
L'opération intervient le jour où le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a soutenu l'idée d'une force régionale de l'Union africaine pour lutter contre Boko Haram.

L'aviation tchadienne a bombardé samedi la ville nigériane de Gamboru, située à la frontière camerounaise et tenue depuis plusieurs mois par le groupe islamiste Boko Haram. Samedi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait soutenu samedi l'idée d'une force régionale de l'Union africaine pour lutter contre Boko Haram.

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Des bombardements en vue d'une incursion ? Un premier raid a été mené par l'armée tchadienne sur Gamboru samedi à la mi-journée par deux chasseurs qui ont largué leurs bombes sur la ville, selon ces sources s'exprimant sous couvert d'anonymat. Selon des sources tchadiennes, ce premier raid a été suivi d'autres bombardements autour de la zone de Gamboru. Les avions de chasse "agissent pour permettre aux soldats tchadiens d'entrer à Gamboru", a expliqué une source sécuritaire camerounaise établie dans la région de Fotokol. "Des officiers supérieurs de l'armée camerounaise sont présents à Fotokol. Les armées camerounaise et tchadienne sont réunies pour l'opération de Gamboru" contre Boko Haram, a-t-elle poursuivi. Selon une autre source camerounaise, "des éclaireurs tchadiens" avaient fait une incursion dans la ville dès vendredi.

Le Cameroun a déployé dans la région de l'Extrême-Nord, frontalière du Nigeria, ses troupes d'élite du Bataillon d'intervention rapide (BIR) à l'été 2014 pour contrer les islamistes nigérians. Depuis, Yaoundé avait sollicité à plusieurs reprises un soutien de la communauté internationale pour faire front. Le Tchad a répondu à cet appel et dépêché un important contingent au Cameroun pour aider son voisin à contrer les raids meurtriers de Boko Haram sur son sol.

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Ban Ki-moon fustige "la brutalité sans nom" de Boko Haram. L'Union africaine a appelé vendredi et samedi à la mobilisation en Afrique contre les islamistes nigérians lors d'un sommet à Addis Abeba et a demandé la mise en place d'une force régionale de 7.500 hommes. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a apporté samedi son soutien à la formation d'une telle force.Dénonçant "la brutalité sans nom" des miliciens de Boko Haram, Ban a estimé qu'il fallait une "coopération régionale et internationale" pour lutter contre le groupe. Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a proposé de son côté de "prêter à l'UA le concours de quelques spécialistes de l'ONU, planificateurs militaires, logisticiens".

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Un responsable de l'UA a précisé qu'une réunion d'experts militaires africains aurait lieu du 5 au 7 février à Yaoundé pour discuter des modalités de cette force.Sans attendre et considérant que ses "intérêts vitaux étaient en jeu - N'Djamena n'est qu'à 50 kilomètres des fiefs nigérians de Boko Haram - le Tchad a envoyé son armée, l'une des plus aguerries du continent, au Cameroun dès le 17 janvier.

Boko Haram ne cesse d'avancer au Nigeria - le groupe armé s'est emparé de territoires entiers du nord-est du pays - et mène désormais des incursions au Cameroun, attaquant civils et camps miliaires.Au Nigeria, l'insurrection et sa répression par l'armée nigériane ont fait plus de 13.000 morts depuis 2009.bur-cl/dom