Nigeria : Boko Haram diffuse une vidéo de membres d'une mission pétrolière kidnappés

Les trois hommes ont été enlevés au cours de l'attaque meurtrière de Boko Haram vendredi.
Les trois hommes ont été enlevés au cours de l'attaque meurtrière de Boko Haram vendredi. © AFP
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avec AFP , modifié à
Dans la vidéo, trois employés de l'Université de Maiduguri demandent au gouvernement d'accéder aux revendications des djihadistes pour qu'ils soient libérés.

Le groupe djihadiste nigérian Boko Haram a publié une vidéo de trois membres d'une mission pétrolière enlevés après une attaque des islamistes qui a fait au moins 69 morts dans le Nord-Est du Nigeria cette semaine. Dans la vidéo de quatre minutes, les trois hommes affirment travailler pour l'Université de Maiduguri, la capitale de l'État du Borno, et appellent le gouvernement à accéder aux exigences des djihadistes afin qu'ils soient libérés. "Il s'agit bien de nos employés", a confirmé le porte-parole de l'Université de Maiduguri, Danjuma Gambo, tout en annonçant qu'une personne "manque encore à l'appel".

Une attaque aux circonstances floues. Les circonstances de l'embuscade tendue mardi aux gardes et à l'équipe de la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), accompagnés de géologues de l'Université de Maiduguri, de retour d'une mission d'exploration pétrolière, n'ont pas encore été éclaircies en raison du strict contrôle de l'armée sur les accès au Borno, épicentre des violences de Boko Haram. Le bilan de l'attaque qui s'est produite près de Magumeri, à 50 km au nord-ouest de Maiduguri, a en tout cas été particulièrement lourd, venant contredire les affirmations du gouvernement donnant Boko Haram comme très affaibli. 

"Je demande au président par intérim Yemi Osinbajo de nous venir en aide et d'accéder à leurs demandes", a déclaré un des hommes sur la vidéo, précisant qu'elle avait été tournée vendredi. Il a attribué l'attaque à la faction de Boko Haram dirigée par Abou Mosab Al Barnaoui, fils du fondateur du groupe, qui a promis d'attaquer l'armée et le gouvernement. 

Deux bilans humains différents. Le recteur de l'Université de Maiduguri, Ibrahim Njodi, a déclaré vendredi qu'au moins cinq membres de son université avaient été tués dans l'attaque de Boko Haram, contredisant les déclarations des militaires nigérians selon lesquelles ils avaient tous été sauvés. Ces membres de l'université faisaient partie de la mission de prospection pétrolière. Un syndicaliste de l'université avait aussi évoqué d'autres personnels dont on était sans nouvelles.

Aucun nouveau bilan n'a été fourni par l'armée, qui avait reconnu mercredi la mort de dix personnes, neuf militaires et un civil. Vendredi, des sources médicales et humanitaires avaient déclaré que l'embuscade avait fait une cinquantaine de morts.

De la prospection pétrolière. La production de pétrole du Nigeria est concentrée dans le delta du Niger (sud) depuis sa découverte en quantités commerciales en 1956. Mais les attaques et sabotages répétés de rebelles locaux revendiquant un meilleur partage des ressources ont poussé le gouvernement à prospecter ailleurs. Des explorations ont été lancées sur un territoire allant de l'État de Benue (centre) au Nord-Est où sévit Boko Haram. Le groupe mène une insurrection sanglante depuis 2009, qui a fait au moins 20.000 morts et plus de 2,6 millions de réfugiés et déplacés.