Navigateur français détenu au Yémen : "Ne l'oubliez pas !", lance sa famille

La situation politique et sociale reste extrêmement compliquée au Yémen.
La situation politique et sociale reste extrêmement compliquée au Yémen. © Saleh Al-OBEIDI / AFP
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avec AFP
Détenu depuis juin par des rebelles au Yémen, le navigateur français Alain Goma a été transféré dans la capitale du pays, Sanaa. Sa famille a pu le joindre deux fois depuis le début de sa captivité.

La famille d'un navigateur français retenu par les rebelles houthis au Yémen se dit "très inquiète" de son état de santé et en appelle aux autorités françaises, redoutant qu'il ne soit oublié dans le conflit qui secoue ce pays. "Ne l'oubliez pas ! C'est un message au gouvernement, à l'autorité qui a la responsabilité et qui peut agir", a déclaré Christine Goma, soeur d'Alain Goma, mardi, déplorant recevoir très peu d'informations du Quai d'Orsay.

La déception de la conférence de Genève. Le navigateur, un ancien agent commercial originaire de Béziers, dans l'Hérault, a été arrêté le 3 juin alors qu'il rejoignait le port d'Hodeida, cible d'une offensive militaire dans l'ouest du Yémen, à bord de son voilier, le "Jehol 2", pour se réapprovisionner en eau. Il est depuis détenu par les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, qui contrôlent Hodeida ainsi que la capitale Sanaa, où il a été transféré.

La famille comptait beaucoup sur les pourparlers de paix prévus le 6 septembre à Genève, qui devaient réunir le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite, et les rebelles, mais ont échoué samedi sans avoir jamais commencé. "On attendait beaucoup de la conférence de Genève" pour débloquer la situation, a relevé Christine Goma. "Cela devient lourd. Il faut faire bouger les lignes", dit-elle.

"Il écrit sur les murs". Alain Goma, qui est détenu dans une prison de Sanaa, a pu joindre deux fois sa famille par téléphone, le 8 août et le 4 septembre, et a reçu en juillet la visite de l'ambassadeur de France, a précisé sa soeur. "La première fois, il était paniqué, ne savait rien de la situation au Yémen. Je lui ai dit de tenir jusqu'à la conférence", a-t-elle expliqué. La dernière fois, "son état n'était pas bon moralement", poursuit-elle. Il a aussi été traité pour de l'hypertension après s'être plaint d'une "attaque au coeur", dit-elle. "Il a une petite cellule, peut sortir dans un extérieur grillagé mais il n'a pas de papier, juste un stylo, avec lequel il écrit sur les murs", ajoute-t-elle.