Nairobi : "On a vu les shebab arriver, on a rampé vers la cuisine"

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avec Xavier Yvon , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Françoise faisait partie des otages. Encore sous le choc, cette Française raconte.

"Je ne sais pas si je peux raconter. On est sous le choc". Françoise était dans le centre commercial de Nukumatt, dans le quartier de Westgate à Nairobi, au Kenya, lorsque les shebab ont attaqué. "On est toujours vivants, c’est tout ce qui compte", souffle la Française, jointe par Europe 1. "On a réussi à se planquer dans les cuisines du restaurant de tapas où nous étions avec les serveurs", ajoute la rescapée.

Les premiers coups de feu. "On était juste à l’entrée, encore debout, on les a vus arriver. On n’a pas eu le temps de s’asseoir quand on a entendu les balles, les premiers coups de feu, les premières grenades", se rappelle Françoise. Les shebab étaient en train de gravir les marches du centre commercial et débutaient leur assaut lorsqu’ils sont tombés, en première ligne, sur Françoise et son mari qui étaient à l’entrée.

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Il criait "Allah akbar". "On s’est jeté par terre, on a rampé jusqu’à la cuisine et puis on est resté là, planqués", ajoute-t-elle, soulignant que "ça tirait dans tous les sens, dans les tabourets, partout". "Les vitres éclataient. On a sauvé notre peau. J’ai entendu l’un des tireurs qui tirait et criait 'Allah akbar'", poursuit la rescapée.

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"Vous êtes ici ? Vous êtes ici ?". Au total, Françoise et son mari sont restés cinq heures cachés dans les cuisines du restaurant. "On a été libérés vers 17h30 par les militaires", raconte-t-elle. "Une des personnes qui étaient avec nous a envoyé des SMS à l’extérieur. On nous a dit de nous mettre des tranches d’orange sur les yeux et la bouche pour nous protéger des gaz lacrymogènes, puis les militaires nous ont appelé : "vous êtes ici ? Vous ici ?", poursuit Françoise.

"Il y avait encore des cadavres par terre". Après une brève hésitation, le couple de Français et les autres otages -ils étaient une dizaine en tout- sont sortis de leur cachette et ont pu être secourus par les forces de l’ordre. "Là, on a descendu les escaliers de l’entrée. Il y avait encore des cadavres par terre. Puis on a été pris en charge par les secours", explique Françoise.