Moubarak condamné à la prison à vie

Moubarak samedi jour de l'énoncé de son verdict.
Moubarak samedi jour de l'énoncé de son verdict. © Reuters
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avec agences , modifié à
L'ancien président égyptien a été condamné samedi pour meurtre de manifestants.

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak a été condamné samedi à la prison à vie par un tribunal du Caire.  Agé de 84 ans, il était accusé de corruption et d'avoir donné l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants pendant la "révolution du Nil" en 2011. Il avait plaidé non-coupable.

L'ancien "raïs" assistait au verdict sur une civière. A l'énoncé du jugement, des opposants à Hosni Moubarak ont laissé éclater leur joie, agitant des drapeaux égyptiens. Le président égyptien déchu va faire appel, a aussitôt annoncé l'un de ses avocats, Yasser Bahr.

Directement transféré en prison

Dans l'immédiat, l'ex-président égyptien a été transféré dans l'aile médicalisée de la prison de Tora, dans la banlieue sud du Caire, pour y purger sa condamnation à la prison à vie selon les services de sécurité. Jusqu'à présent, il était en détention préventive dans un hôpital militaire.

Le verdict en apparence équilibré ne semble satisfaire ni les soutiens de Moubarak, ni ses opposants

Prison à vie également pour l'ancien ministre de l'Intérieur

Habib al Adli, l'ancien ministre de l'Intérieur d'Hosni Moubarak, a également été condamné à la prison à vie pour la mort de plus de 800 manifestants durant la révolte contre son régime début 2011. En revanche, les faits de corruption contre les fils de l'ancien président égyptien, Alaa et Gamal, sont prescrits, a déclaré samedi le président du tribunal. Le juge n'a en conséquence prononcé aucune condamnation à l'encontre des deux hommes.

Six anciens hauts responsables des services de sécurité égyptiens ont, par ailleurs, été acquittés au cours du même procès.

Echauffourées au tribunal

Des échauffourées ont éclaté au tribunal après l'énoncé du verdict. "Le peuple veut que le pouvoir judiciaire soit nettoyé", ont scandé au milieu d'une cohue des gens à l'intérieur de l'enceinte de l'école de police dans la périphérie du Caire, où se tenait le jugement. A l'extérieur du bâtiment, des opposants à l'ancien "raïs" criaient "Dieu est grand". Soha Said, femme d'une victime de la "Révolution du Nil" en janvier 2011, criait "je suis si heureuse, je suis si heureuse".  

Le candidat des Frères musulmans à la présidentielle égyptienne a estimé samedi que le verdict était une "farce". Les Frères, première force politique d'Egypte, ont également appelé à des manifestations de masse pour protester contre l'acquittement de six hauts responsables de la sécurité dans le procès pour meurtre de manifestants.

A l'inverse, l'autre finaliste pour le second tour de la présidentielle, l'ex-premier ministre du raïs, a appelé à respecter le jugement.