Montebourg à l'Economie : qu'en pense Bruxelles ?

Le ministre Arnaud Montebourg lors d'une réunion à Bruxelles
Le ministre Arnaud Montebourg lors d'une réunion à Bruxelles © Reuters
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Isabelle Ory avec , modifié à
REACTIONS - Le nouveau ministre de l’Economie n'a jamais été tendre avec Bruxelles. On a pris la tension de l’Union dans la capitale européenne.

LE TRUBLION. Montebourg à l’Economie, la nouvelle a de quoi faire frémir Bruxelles. Le nouveau chef de Bercy n’a jamais porté la technocratie européenne dans son cœur. Il s’était même fendu d’un : "Bruxelles ? Des connards !", avait-il lâché dans une conversation avec un de ses conseillers, relatée dans Le Monde. L'ambiance va donc forcément changer par rapport à l'époque du social-libéral Moscovici.

Des rires et de l’inquiétude. Un fonctionnaire européen contacté par Europe 1 se résigne, sachant pertinemment qu'avec Montebourg nouveau ministre de l’Economie, l’Union sera d’autant plus dans son collimateur de critiques.

Mais peut être préfère-t-on feindre la détente ? Ce matin, l’ennemi juré d’Arnaud Montebourg, le commissaire Joaquin Almunia –les deux hommes s’étaient échangé des courriers incendiaires- a même ri quand on lui a demandé s’il s’inquiétait. “Je félicite Arnaud Montebourg pour ses nouvelles responsabilités et c’est tout”, a-t-il répondu. Il espère avoir de bons rapports avec le nouveau ministre de l’Economie.

Sur le fond, demeure malgré tout une inquiétude des Européens de voir monter au gouvernement les socialistes les plus eurosceptiques. Depuis hier, tous insistent auprès de François Hollande pour que la France respectent ses objectifs budgétaires. Toute la nouvelle équipe gouvernementale et pas seulement Arnaud Montebourg, est attendue au tournant.

Sapin ou Montebourg ? Car à Bruxelles, on se rassure en se rappelant qu’Arnaud Montebourg n’a pas le portefeuille des Finances et des Comptes publics et qu’il obéira de toute manière aux directives de l’Elysée et de Matignon.

Ce n’est donc pas lui, mais Michel Sapin qui participera aux réunions de l’Eurogroupe, où les décisions de politiques économiques se prennent entre les ministres des Finances. Ce n’est donc pas non plus Arnaud Montebourg qui devra négocier des délais de mise en conformité sur le déficit budgétaire avec Joaquin Almunia.

Le puissant ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble ne devrait pas non plus avoir trop affaire avec Arnaud Montebourg.

A la Commission, on attend avec impatience de savoir lequel de Montebourg ou Sapin sera le vrai maître de Bercy.

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