Mistral : la Russie pas vraiment inquiète

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avec agences , modifié à
Un ministre russe affirme que Moscou "suppose que le contrat sera rempli".

L’INFO. François Hollande a voulu marquer sa détermination, en suspendant la livraison de navires Mistral à la Russie en raison de la crise ukrainienne. Dans un communiqué publié mercredi, l’Elysée affirme que "les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC (Bâtiment de projection et de commandement, ndlr.) ne sont pas à ce jour réunies". Et François Hollande de préciser jeudi : "Quelles sont les conditions ?  Un cessez-le-feu et un règlement politique. Aujourd'hui, ces conditions ne sont pas réunies. Comment pourrais-je autoriser la livraison d'un bateau qui peut demain être un bateau de guerre alors même qu'il y a la crise en Ukraine ?".

A la veille de l’ouverture d’un sommet de l’Otan au Royaume-Uni, la France cède donc aux pressions internationales sur ce contrat qui fait polémique depuis plusieurs mois. En Russie, la décision est considérée comme une soumission à la volonté américaine.

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Dans le feu des ambitions américaines. "La réputation de la France en tant que partenaire fiable qui respecte ses obligations contractuelles a été sacrifiée sur l'autel des ambitions politiques américaines", dénonce la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Elle a ajouté, sur son compte Facebook, : "Où sont passés les temps où Paris ne ployait pas sous la pression américaine, comme pendant la crise irakienne, par exemple ?".

Pour autant, le contrat franco-russe n’est pas annulé. Le président français a en effet soigneusement choisi les termes employés. Selon l’agence russe RIA, un représentant de François Hollande a affirmé que "légalement, rien n’a changé et le contrat a toujours court". Denis Mantourov, ministre russe de l’Industrie, a déclaré jeudi à l’agence russe Interfax que "la Russie [supposait] que le contrat sera rempli conformément aux accords".

La déclaration de l’Elysée est donc aussi un appel du pied au Kremlin pour montrer sa bonne volonté. D’ailleurs, avant la décision de François Hollande, les responsables russes rappelaient à la France que si elle rompait le contrat Mistral, elle devrait s’acquitter de très lourdes pénalités financières.