Mission impossible pour Biden en Israël

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avec François Clauss , modifié à
Le vice-président américain veut relancer la paix et a tancé l’Etat hébreu pour la colonisation.

La diplomatie est affaire de symbole. En arrivant mardi soir avec une heure de retard au dîner offert en son honneur par Benjamin Netanyahou, Joe Biden, le vice-président des Etats-Unis, a ostensiblement envoyé aux Israéliens un signe du très fort mécontentement américain.

Biden condamne

Car c’est au moment précis où l’administration Obama espérait s’enorgueillir d’avoir posé les pierres d’un timide rapprochement que le ministère israélien de l’Intérieur confirmait la construction de 1.600 logements dans un quartier de colonisation de Jérusalem. Une manière pour Israël de dire au monde entier que Jérusalem aujourd’hui n’est pas négociable.

Et cela n’a pas plu du tout aux Etats-Unis. "Je condamne la décision du gouvernement israélien de faire avancer ses plans pour de nouveaux logements à Jérusalem-est", a affirmé Joe Biden. "Cette annonce, sa teneur et son calendrier, particulièrement avec le lancement des pourparlers de proximité, sont précisément le genre de mesures qui sape la confiance nécessaire maintenant et va à l'encontre des discussions constructives que j'ai eues en Israël",

La poudrière de Jérusalem

L’un des porte-paroles de Mahmoud Abbas, le président palestinien, le confirmait hier, c’est "un échec avant même que les négociations ne recommencent". Joe Biden doit rencontrer les autorités palestiniennes mercredi lors d'un déplacement à Ramallah, en Jordanie.

Barack Obama, en dépêchant à Jérusalem son vice-président espérait visiblement gagner du temps, de la tranquillité pour gérer ses trois dossiers les plus urgents : le désengagement en Irak, la menace iranienne et la guerre en Afghanistan. Mauvais calcul. La diplomatie américaine devra au contraire redoubler des efforts pour renouer le dialogue entre des Palestiniens de plus en plus frustrés et de Israéliens de plus en plus intransigeants, et éviter que la poudrière de Jérusalem ne devienne le quatrième front ingérable.