Misrata : "une situation dramatique"

L'hôpital de Misrata accueille plusieurs milliers de blessés depuis six semaines.
L'hôpital de Misrata accueille plusieurs milliers de blessés depuis six semaines. © REUTERS
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avec Emmanuel Renard , modifié à
La ville de la rébellion libyenne subit depuis six semaines un siège meurtrier.

Misrata compte ses pertes. Depuis six semaines, la cité rebelle est assiégée par les troupes du colonel Kadhafi. Selon un premier bilan, l’hôpital de la ville a répertorié au moins 1.000 morts et 3.000 blessés. Située à 200 km à l’est de Tripoli, Mistrata symbolise le martyr de la résistance au guide libyen. Pilonnée sans relâche, la localité a dénombré au moins 23 morts et 102 blessés pour les seules journées de samedi et dimanche. Un bilan qui s'alourdit malgré l'intervention militaire de l'Otan enclenchée il y a un mois.

Des tireurs d’élite loyalistes sont désormais embusqués dans la ville. Et les rebelles accusent Tripoli d’utiliser des bombes à sous-munitions. Des armes pourtant prohibées par une convention internationale depuis 2010.

Le risque d’un exode anarchique

Témoin de cette intensification des combats, le docteur Andrei Slavuckij participe à la mission de secours de Médecins sans frontières à Misrata. "Le personnel doit décharger prématurément les patients qui ont encore besoin d’une hospitalisation. Ils sont déchargés pour donner la place aux nouveaux arrivants. Ils sont vraiment dans un état lamentable ", a-t-il confié à Europe 1.

La voie maritime a permis aux ONG d’évacuer 99 blessés vers la Tunisie. Deux navettes affrétées par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) relient la ville meurtrie à Benghazi, le fief des insurgés. Parmi les 400 000 habitants encerclés, les blessés et les étrangers sont exfiltrés en priorité. Mais beaucoup de Libyens aspirent à fuir l’enfer de Misrata. Un exode massif et désordonné est redouté par les organisations humanitaires.