Migrants : Matteo Salvini somme les ONG de laisser faire les gardes-côtes libyens

Open Arms, Méditerranées, crédit : PAU BARRENA / AFP - 1280
L'ONG espagnole Open Arms a affirmé que l'Italie lui avait demandé de laisser le secours d'un bateau de migrants aux autorités libyennes © PAU BARRENA / AFP
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avec AFP , modifié à
Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur italien, a demandé aux ONG internationale de laisser les opérations de secours de migrants en Méditerranées aux autorités libyennes, dimanche. 

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a sommé dimanche les ONG internationales à se tenir à l'écart des opérations de secours des migrants en Méditerranée et à laisser les gardes-côtes libyens se charger de cette tâche.

"Les ports italiens sont et seront fermés". "Laissez les autorités libyennes faire leur travail de secours, de récupération et de rapatriement [des migrants] vers leur pays, comme elles l'ont fait depuis quelque temps, sans que les navires des ONG avides ne les gênent ou causent des troubles", a déclaré le ministre de l'Intérieur d'extrême droite. "Les ports italiens sont et seront fermés à ceux qui aident les trafiquants d'être humains", a-t-il ajouté.

Une première opération de sauvetage laissé à la Libye. L'ONG espagnole Proactiva Open Arms a affirmé dimanche que l'Italie avait refusé l'aide de son navire pour secourir un millier de migrants au large de la Libye, Rome affirmant selon elle que les garde-côtes libyens s'en chargeraient. Les autorités italiennes "nous ont dit qu'à ce moment-là elles n'avaient pas besoin de nous. (...) Elles ont affirmé que l'opération de secours était coordonnée par les garde-côtes libyens", a déclaré une porte-parole de l'organisation, Laura Lanuza.

1.000 personnes avaient besoin d'aide. La porte-parole, qui se trouve à terre mais en rapport avec le navire Open Arms, a affirmé que l'ONG avait reçu au cours des dernières heures "sept ou huit" appels à l'aide provenant de bateaux transportant des migrants et se trouvant au large de la Libye. "Si l'on ajoute tous les appels au secours reçus, le total est d'environ 1.000 personnes" qui auraient besoin d'aide, a-t-elle ajouté.

Quand le navire d'Open Arms, qui se situait à 60 milles nautiques (110 kilomètres) de là, a contacté le centre opérationnel des garde-côtes à Rome, qui coordonne les secours, ce dernier a selon elle rejeté l'offre de service. Or "si la coordination des secours revient aux garde-côtes libyens, toutes ces personnes seront renvoyées immédiatement en Libye", a dénoncé Laura Lanuza. Le navire poursuit sa route vers la zone car il a l'obligation de "porter secours à toutes ces personnes", a-t-elle ajouté.

97 migrants secourus par la Libye. Elle a également dénoncé les actions menées par l'Italie pour mettre à l'écart les ONG, rappelant que la justice italienne avait placé sous séquestre en mars le navire d'Open Arms, l'accusant de favoriser l'immigration illégale, avant d'annuler la saisie mi-avril. Contactés par l'AFP, les gardes-côtes libyens ont indiqué avoir secouru dimanche 97 migrants et que "d'autres opérations étaient en cours", mais refusé de fournir d'autres détails.

La maire de Barcelone s'indigne. La maire de Barcelone Ada Colau a exprimé son indignation sur Twitter, soulignant que sa ville était proposée "comme havre sûr". "Plus de 1.000 personnes sont actuellement à la dérive à bord de sept bateaux et l'Italie a l'intention de les laisser entre les mains de la Libye, où les gens sont torturés, violés et réduits en esclavage", s'est-elle insurgée. Elle a appelé le gouvernement espagnol à intervenir pour "sauver des vies" et souligné que les migrants étaient les bienvenus à Barcelone.