Midterms : un test crucial pour Obama

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le président et les démocrates sont en position délicate. Les réformes risquent d’en pâtir.

Quelle sera l’ampleur de la défaite des démocrates mardi, jour des élections de mi-mandat aux Etats-Unis ? Parlera t-on d’un camouflet pour Barack Obama ou d’une simple déconvenue ? La réponse déterminera sans doute les deux prochaines années du président à la Maison-Blanche.

Les derniers pronostics

Chez les républicains. Porté par des électeurs mécontents ou déçus des politiques menées par Barack Obama, le Parti républicain devrait, sans trop de difficultés, reprendre le contrôle de la Chambre des représentants. Selon les derniers sondages, le Grand Old Party pourrait récupérer pas moins de 50 sièges, soit bien plus que les 39 dont ils ont besoin pour ravir la majorité. Il devrait aussi effectuer une solide percée au Sénat sans toutefois être capable de faire basculer la chambre haute.

Chez les démocrates. L’objectif est de limiter la casse et de conserver une majorité, même réduite, au Sénat en l'emportant dans certains Etats particulièrement indécis, comme la Californie, l'Etat de Washington ou encore la Virginie-Occidentale. Surtout, éviter le "séisme politique" annoncé avec virulence par Sarah Palin, icône du mouvement conservateur et populiste Tea Party.

Les scénarios de l’après-élection

Pas de sous, pas de réformes. Pendant la campagne, Barack Obama a été durement attaqué par ses adversaires sur deux réformes majeures de sa présidence : la santé et la réforme de l'encadrement de Wall Street, jugées trop interventionnistes par les républicains et le Tea Party. Deux réformes qui pourraient ne pas s’appliquer, faute de financements. En effet, si les Républicains obtiennent la majorité à la Chambre des représentants, ils seront en mesure de contrôler le financement des politiques publiques et donc de les bloquer. Le chef de la minorité républicaine, John Boehner, pressenti pour devenir le président de la Chambre, a déjà annoncé la couleur en déclarant que "l’administration Obama n’obtiendrait pas un dollar pour ses programmes".

La stratégie de l’obstruction. Les trois réformes dont Barack Obama a fait ses priorités pour la seconde moitié de son mandat – la loi sur l’immigration, celle sur l’énergie et le climat, et celle des impôts – pourraient ne jamais voir le jour. Dans la première partie de son mandat, le président a réussi à faire passer ses politiques prioritaires grâce à une majorité confortable dans les deux chambres. La donne risque de changer avec les midterms, avec la possibilité offerte aux républicains de recourir à l’obstruction systématique. Au Sénat, le parti minoritaire a un pouvoir de blocage (filibuster en anglais) qui ne peut être surmontée qu'avec une majorité de 60 voix sur 100. Une majorité qui pourrait bien faire défaut à Barack Obama et ses démocrates. Conséquence ? Les réformes de la Maison Blanche pourraient se retrouver en stand by, jusqu’à la présidentielle de 2012.

Un compromis possible ? Barack Obama et ses conseillers semblent déjà préparer l'après-élection. Vendredi, dans l’un de ses derniers discours, le président a appelé ses adversaires à l’unité sur la question de l'emploi et du rétablissement de la croissance économique du pays, deux questions jugées prioritaires par les Américains. L’appel du pied du camp démocrate est resté pour l’instant sans réponse. Et risque de le rester. En réalité, en coulisses, aucun camp ne se prépare au compromis.