Michelle Knight, séquestrée de Cleveland, "pardonne" à Ariel Castro

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avec Mickaël Frison , modifié à
INTERVIEW E1 - La jeune femme était l'invitée d'Europe 1 lundi matin à l'occasion de la sortie de son livre sur son calvaire qui a duré une décennie.

INTERVIEW E1. Michelle Knight, l'une des trois femmes séquestrées à Cleveland par Ariel Castro, était lundi matin l'invitée d'Europe 1 à l'occasion de la sortie de son livre de témoignage en France. "Je me sens super bien, je suis très contente de voir Paris, c'est magnifique, les gens sont adorables, c'est juste génial !", a-t-elle d'abord confié avant de revenir sur son calvaire qui a duré une décennie.

"Je pense à cette vie sublime qui m'attend". "Je ne ressens rien de particulier pour lui, je le pardonne", assure aujourd'hui Michelle Knight.  "Mais je n'oublie pas pour autant ce qu'il m'a fait, toutes ces souffrances qu'il a fait vivre, à moi et à d'autres personnes", poursuit-elle. "Je ne peux pas dire que ce soit un soulagement qu'il se soit suicidé. Je dirais plutôt qu'il a fait souffrir ses enfants une deuxième fois, après ce qu'il avait fait. Il a fait du mal deux fois à ses enfants", estime l'ex-"disparue". "Je ne pense pas beaucoup au passé, je n'y pense plus : je vais de l'avant, je pense à cette vie sublime qui m'attend !", assure la jeune auteure de "Traverser l’enfer et croire encore au paradis"(Ed. Michel Lafon).

Comment a-t-elle été libérée ? "Voilà ce qui s'est passé dans sa tête à lui : il commençait à être débordé, il n'arrivait plus à payer ses factures, et il n'arrivait plus à acheter à manger pour nous... Je pense qu'il a baissé les bras, tout simplement", estime aujourd'hui l'ancienne captive. Et quand la porte s'est enfin ouverte, "il m'a fallu un peu de temps pour comprendre ce qui se passait : c'était un peu agité, mouvementé, le moment de la libération. J'étais sur place, je me disais 'ce qui arrive est la réalité, enfin je suis à l'abri, je suis sauvée'", raconte-elle.

Quelle a été sa vie pendant ces dix ans ? "J'étais attachée la plupart du temps, sauf lorsque bien sûr nous avions des relations sexuelles, il devait bien me détacher un peu", se souvient Michelle Knight. Elle décrit "une vie quotidienne terrible" : "tout ce que je faisais, c'était contrôler si la chaîne était plus ou moins serrée, c'était ça ma vie quotidienne".Dix ans de violences physiques et psychologiques, chaque jour, en permanence. "Il nous parlait, il nous disait comment il allait nous faire du mal, comment il allait aggraver nos souffrances. Il me disait : si je te tue maintenant, tout le monde s'en fiche, personne ne remarquera ta disparition. Quasiment chaque jour, j'ai eu peur de mourir", se rappelle-t-elle.

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