Mexique : arrestation d'un suspect dans la disparition de 43 étudiants

De nombreuses manifestations ont été organisées pour critiquer l'inertie du gouvernement.
De nombreuses manifestations ont été organisées pour critiquer l'inertie du gouvernement. © YURI CORTEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Erik Uriel, inculpé de crime en bande organisée et d'enlèvement, serait membre d'un cartel de la drogue. 

L'histoire avait fait le tour du monde. Un homme ayant joué un rôle "décisif" dans la disparition de 43 étudiants au Mexique en 2014 a été arrêté, ont annoncé lundi les autorités judiciaires du pays. Erick Uriel, surnommé "N", aurait participé à la disparition des 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa, dans l'Etat de Guerrero, au sud du Mexique. "Erick est signalé dans l'enquête comme ayant eu un rôle décisif avec les étudiants", a expliqué aux journalistes Alfredo Higuera, en charge du dossier au sein du ministère public. "Juste après les événements survenus dans les rues d'Iguala (...) il aurait été en contact direct avec les étudiants qui sont depuis portés disparus", a-t-il poursuivi.

Cartel de la drogue. Selon les autorités, le suspect serait membre des Guerreros Unidos, un cartel de la drogue opérant dans cet Etat qui est l'un des plus violents du pays. Erick Uriel, inculpé de crime en bande organisée et d'enlèvement, est l'un des cinq individus recherchés par les autorités mexicaines qui ont offert une récompense de 80.000 dollars pour ceux qui permettront son arrestation, a précisé Alfredo Higuera.

Manifestations contre le gouvernement. Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, des étudiants de l'école normale rurale d'Ayotzinapa, qui s'étaient emparés de cinq autobus pour aller manifester à Mexico, avaient été attaqués par des officiers de la police municipale d'Iguala, sur ordre du maire. Selon les autorités, les policiers les auraient ensuite livrés au cartel des Guerreros Unidos, qui les aurait confondu avec un cartel rival et les aurait tués, avant d'incinérer leurs corps dans une décharge. Mais des experts indépendants de la Commission inter-américaine des droits de l'homme (CIDH) ont contesté cette version dans un rapport publié en 2015. La disparition des 43 étudiants avait déclenché de nombreuses manifestations, parfois violentes, contre le gouvernement d'Enrique Peña Nieto.